Côte d’Ivoire : à quelques jours de l’élection présidentielle, plusieurs membre du PDCI inculpés

Côte d'Ivoire PDCI

Crédits photo : Juri Go

Facebook
Twitter
WhatsApp

Treize membres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale formation d’opposition, sont inculpés depuis mardi notamment pour « complot contre l’autorité de l’État », ont affirmé ce jeudi 9 octobre 2025 leur avocat et leur parti à l’AFP.

Plusieurs arrestations de membres de l’opposition ont eu lieu ces derniers mois en Côte d’Ivoire, où le climat politique est tendu, notamment à cause du rejet par le Conseil constitutionnel des candidatures des principaux opposants, dont le président du PDCI, Tidjane Thiam.

« Au total, 13 personnes ont été arrêtées et ont été déférées mardi devant la cellule d’enquête spécialisée dans la lutte antiterroriste. Elles sont accusées de complot contre l’autorité de l’État et de troubles à l’ordre public », a déclaré à l’AFP leur avocat, Sosthène Touré.

« On les accuse d’être impliquées dans l’organisation de la marche interdite du 4 octobre et de préparer des actions subversives », a-t-il ajouté. Il précise que parmi elles, une personne semble avoir été arrêtée par erreur, n’étant apparemment pas membre du PDCI.

Deux partis d’opposition — le PDCI de Tidjane Thiam et le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de l’ancien président Laurent Gbagbo (2000-2011), lui aussi exclu du scrutin — avaient annoncé la tenue d’une marche le 4 octobre « pour la démocratie, la justice et la paix ».
Interdite par les autorités pour « risques élevés de trouble à l’ordre public », elle a été reportée par les partis à samedi.

Un député PDCI et avocat, Jean-Chrysostome Blessy, a confirmé à l’AFP l’inculpation de 13 personnes.

Les autorités ont par ailleurs annoncé la semaine dernière l’interdiction des marches et meetings qui contestent les décisions du Conseil constitutionnel.

Les candidatures de MM. Thiam et Gbagbo ont été rejetées par cette institution, les deux hommes étant radiés de la liste électorale — le premier pour des questions de nationalité et le second pour une condamnation pénale.

L’opposition critique également la possibilité qu’Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, puisse effectuer un quatrième mandat, l’estimant contraire à la Constitution.

La loi fondamentale ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel estime qu’avec la nouvelle Constitution adoptée en 2016, « le compteur des mandats présidentiels avait été remis à zéro ».

« On veut embastiller tous nos militants pour qu’on ne puisse pas faire les marches, pour qu’on ne puisse pas contester le 4e mandat, complètement illégal et inconstitutionnel », a dénoncé Jean-Chrysostome Blessy.

Les autorités ont assuré que toutes ces interpellations n’ont aucun lien avec l’appartenance politique et que les personnes arrêtées font l’objet de procédures d’enquête régulières.

Quatre candidats d’opposition sont qualifiés pour affronter Alassane Ouattara : l’ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI, deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo — son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo et l’ex-ministre Ahoua Don Mello — ainsi qu’Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp