Ce matin, elle s’est rendue à la mairie de Bingerville pour quelques documents administratifs de sa belle-sœur. Après renseignement, on lui fait savoir que ses documents doivent être accompagnés d’un courrier… Elle décide alors de revenir à Cocody et emprunte donc un gbaka devant la mairie.
Le véhicule était au niveau du lycée Mami faitai lorsqu’elle reçoit un appel lui demandant de repartir à la mairie faire des copies d’extraits de naissance. Sans se plaindre, elle signale à l’apprenti qu’elle descend, chose que ce dernier accepte poliment et refuse même de prendre de l’argent du coût du transport pour la petite distance parcourue. Elle descend et lui dit : “merci apprenti, que Dieu te bénisse”.
Une fois à la mairie, elle demande à avoir des copies d’extraits, on lui dit de déposer et de repasser jeudi soir pour le retrait. Elle sortait de la mairie toute fâchée lorsqu’un gentil monsieur lui propose de patienter pendant 10min, qu’il va tenter de trouver une solution. Ces minutes épuisées, le bon monsieur revient avec les copies d’extraits.
Satisfaite et toute heureuse, elle repart sur le boulevard et remarque qu’il n’y a ni bus, ni gbaka. Elle décide donc d’avancer le temps d’avoir un véhicule. Arrivée vers la CIE de Bingerville elle constate que le gbaka qu’elle avait emprunté il y a une quinzaine de minutes a eu un accident grave, l’apprenti qu’elle a béni est mort sur le coup, les voisins qu’elle a salués étaient méconnaissables et inertes sur le sol, un élève en tenue avait les jambes broyées, certains agonisaient, plusieurs d’autres morts et des blessés graves.
À cet instant précis, elle se rend compte de la chance qu’elle a eu juste à cause de son empêchement.