Côte d’Ivoire / Élection présidentielle : la CEI a annoncé le vainqueur

Côte d'Ivoire CEI élection présidentielle ouattara

Crédits photo : BBC / Getty Image

Facebook
Twitter
WhatsApp

En Côte d’Ivoire, la Commission électorale indépendante (CEI) a proclamé ce lundi 27 octobre 2025 les résultats provisoires de l’élection présidentielle : Alassane Ouattara remporte un quatrième mandat avec 89,77 % des suffrages exprimés.

Le président de la CEI, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a ainsi déclaré le chef de l’État sortant vainqueur dès le premier tour, devant quatre adversaires qui n’ont jamais pesé dans la campagne.

La participation s’établit à 50,1 %. Un chiffre qui dissimule deux réalités contrastées. Dans le nord du pays, région d’origine du président réélu, les bureaux de vote ont enregistré des taux dépassant 90 %. La localité de Kong affiche même des scores au-delà de 99 % en faveur d’Ouattara.

À l’opposé, les bastions traditionnels de l’opposition dans le sud et l’ouest ont largement boudé les urnes. À Yopougon, commune abidjanaise qui fut longtemps le fief de Laurent Gbagbo, seuls 31 % des inscrits se sont déplacés.

Ces résultats interviennent dans un contexte politique tendu. Bref, deux figures majeures de l’opposition ont été écartées du scrutin. Laurent Gbagbo, ancien président, reste radié des listes électorales en raison d’une condamnation pénale prononcée après la crise postélectorale de 2010-2011. Tidjane Thiam, patron du PDCI et ancien dirigeant du Credit Suisse, n’a pu se présenter pour des questions de nationalité. Les candidatures de Pascal Affi N’Guessan et Charles Blé Goudé ont également été invalidées par le Conseil constitutionnel le 8 septembre dernier.

Face au président Ouattara, quatre candidats ont tenté leur chance. Jean-Louis Billon arrive deuxième avec 3,09 % des voix. Enfin, Simone Ehivet Gbagbo, épouse de l’ancien chef d’État, récolte 2,48 %. Suivent Ahoua Don Mello avec 1,97 % et Henriette Lagou qui ferme la marche à 1,15 %. Aucun de ces prétendants ne disposait du soutien d’un grand parti ni des moyens financiers nécessaires pour rivaliser avec la machine électorale du RHDP.

Le Front commun, coalition regroupant le PPA-CI de Gbagbo et le PDCI de Thiam, a publié un communiqué dimanche soir faisant état de sept morts le jour du vote. Selon William Assanvo, chercheur à l’Institut des études de sécurité, « l’absence de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, leurs appels à ne pas participer au scrutin et le climat de tension qui s’est détérioré au cours des derniers jours laissaient présager une démobilisation significative de l’électorat ». L’opposition conteste la légitimité du processus et réclame de nouvelles élections.

Le scrutin s’est déroulé sous haute surveillance sécuritaire. Près de 44 000 membres des forces de l’ordre ont été déployés sur le territoire. Le gouvernement avait interdit les manifestations du Front commun en octobre, procédant à des centaines d’arrestations pour troubles à l’ordre public. Quelques incidents isolés ont été signalés dans une dizaine de localités comme Dabou et Divo, occasionnant des destructions de biens et des blessés. Le président de la CEI a précisé que ces actes, représentant 1,82 % de l’ensemble des électeurs inscrits, n’ont pu remettre en cause la sincérité du scrutin.

Alassane Ouattara, 83 ans, dirige le pays depuis 2011. Il avait pourtant annoncé en mars 2020 son retrait de la vie politique, promettant de « transférer le pouvoir à une nouvelle génération ». Le décès brutal de son dauphin Amadou Gon Coulibaly, emporté par des problèmes cardiaques, a bouleversé ces plans. Le président sortant justifie désormais sa candidature par l’expérience nécessaire face aux défis du pays. Les résultats définitifs seront proclamés par le Conseil constitutionnel dans les jours à venir.

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp