Le 17 juin prochain, une fois rentré en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, l’ancien Chef de l’Etat, acquitté définitivement, le 31 mars 2021 par la Cour pénale internationale (CPI) devra affronter la justice de son pays.
En effet, l’information a été donnée à la presse récemment à Abidjan par Issiaka Diaby, Président du Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (CVCI), rapporte KOACI.
« Ce lundi 31 mai, j’ai été reçu à ma demande par Monsieur le Procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan Plateau afin d’avoir des informations sur le sort réservé aux nombreuses plaintes des victimes issues de la crise postélectorale de 2010-2011, particulièrement celles contre Monsieur Laurent GBAGBO. Je tiens très sincèrement à remercier le Procureur de la République pour son accueil, sa courtoisie et sa marque de considérant matérialisée à cette occasion à l’égard de la situation et des droits de l’ensemble des victimes en Côte d’Ivoire. Avant de m’orienter auprès du juge d’instruction, j’ai été heureux d’apprendre que les enquêtes relatives à l’information judiciaire ouverte contre monsieur Laurent GBAGBO depuis juin 2013 étaient toujours en cours y compris les auditions des témoins et victimes », a révélé, le Président du CVCI.
De plus, il a rappelé que dans la lutte contre l’impunité en Côte d’Ivoire le principe de la complémentarité entre la Justice Pénale Ivoirienne et la CPI a permis le jugement de madame Simone Ehivet GBAGBO et la condamnation de monsieur Charles BLE GOUDE à 20 ans d’emprisonnement.
« Deux structures judiciaires ont été mises en place, la cellule spéciale d’enquêtes, la cour pénale internationale. Partant de cette réalité, les victimes avaient la liberté de choisir. Certaines victimes ont choisi de participer à la procédure de la CPI, et d’autres ont choisi de participer à la justice pénale ivoirienne. Ces deux institutions devaient travailler en synergie en toute complémentarité pour répondre aux besoins de ceux qui ont porté des plaintes. Il se trouve que la CPI a choisi cinq incidents, les incidents survenus devant la RTI, le bombardement du marché Siaka Koné, l’attaque contre la marche des femmes, le massacre de Yopougon et les victimes des barrages civils », a expliqué M.Diaby.
Selon lui, l’ancien Président ivoirien est poursuivi dans cette procédure par les victimes qui n’ont pas participé au procès de la CPI et qui ont « estimé que c’est de façon délibérée que le bureau de la CPI les a éjecté de la procédure ».
Par ailleurs, Issiaka Diaby a déclaré qu’il a pu s’assurer de l’existence de cette procédure pendante devant le juge d’instruction de la Cellule spéciale d’Enquête et d’instruction depuis la date susmentionnée et elle concerne des faits différents de ceux jugés par la CPI et plusieurs victimes ont déjà été entendues. « Donc il reste les incidences survenues à Treichville, à Koumassi, les incidents survenus lors du départ des Libériens qui ont commis des tueries de Dabou jusqu’à San-Pedro », a-t-il précisé.
Le Président du Collectif exhorte les victimes qui n’ont pas encore été entendues et qui souhaitent participer à cette procédure de la Justice Pénale Ivoirienne à se rendre directement à la Cellule Spéciale d’Enquête ou prendre contact avec lui pour leur audition par le juge d’instruction.
Affirmant que la procédure issue de cette autre affaire est déjà ouverte, Issiaka Diaby estime qu’il revient à la justice ivoirienne d’arrêter monsieur Laurent GBAGBO à son arrivée en Côte d’Ivoire afin que justice soit rendue aux nombreux morts de la crise postélectorale de 2010.
Le CVCI a assuré ses membres qu’il va se constituer un collectif d’avocats afin de l’aider à faire condamner monsieur Laurent GBAGBO en “sa qualité d’instigateur principal des nombreux crimes de 2010”. Le Président du Collectif a enfin appelé ses membres à faire massivement le 17 juin 2021, le déplacement de l’aéroport pour accueillir l’ancien Président ivoirien.