Le Conseil des ministres a validé la ratification un traité de l’Organisation Inter-Africaine Café.
Concrètement, Abidjan ratifie l’accord révisé qui fonde l’Organisation Inter-Africaine du Café (OIAC). Le décret adopté lie désormais la Côte d’Ivoire aux règles communes définies en 2020 pour réformer une structure née il y a plus de soixante ans.
Il faut savoir que l’OIAC existe depuis 1960. Enfin, elle végétait plutôt. La révision du traité constitutif intervenue en 2020 devait relancer la machine.

Quatre ans après, Abidjan formalise son adhésion au nouveau dispositif. Le texte fondateur avait besoin d’un sérieux dépoussiérage pour affronter la réalité actuelle de la filière africaine.
Une architecture distincte du système national
La confusion existe parfois entre institutions. Le Conseil du Café-Cacao ivoirien gère la production locale : contrôle qualité, régulation des prix, organisation des ventes à l’export.
L’OIAC opère sur un autre plan. Elle regroupe les États producteurs africains pour défendre leurs positions sur les marchés mondiaux et coordonner des projets communs. Deux niveaux d’action différents.
Le texte révisé apporte plusieurs nouveautés concrètes. L’Union africaine a désigné l’OIAC comme agence spécialisée, renforçant son statut institutionnel.
Un Fonds de Développement du Café Africain doit financer des projets structurants. Des normes de qualité harmonisées sont prévues. La gouvernance interne a été repensée pour améliorer la coordination entre pays membres.
Bref, la Côte d’Ivoire s’engage à participer activement aux décisions régionales. Le pays reste le premier producteur continental. Cette position impose des responsabilités dans la négociation collective face aux acheteurs internationaux et à la volatilité chronique des cours.
Des plantations qui vieillissent
Les vergers africains ont pris de l’âge. Les arbustes dépassent souvent leur durée de vie optimale. La productivité baisse. Les techniques d’exploitation restent artisanales dans de nombreuses zones. La concurrence asiatique et latino-américaine pèse lourd sur les parts de marché.
L’accord révisé vise justement à moderniser l’outil de production. Innovation agronomique, rajeunissement des plantations, formation des producteurs. Le Fonds de Développement doit irriguer ces chantiers. La production africaine devrait augmenter de 12,3 % en 2025 selon les prévisions, mais cela exige des investissements massifs.
Pour Abidjan, la ratification répond à une logique économique précise. Le café représente des milliers d’emplois ruraux et des devises à l’exportation. Améliorer la qualité, stabiliser les revenus des planteurs, peser davantage dans les instances internationales : ces objectifs passent par une coopération régionale renforcée.
Le texte engage formellement la Côte d’Ivoire dans cette dynamique collective. Les organes de l’OIAC devront maintenant transformer les ambitions affichées en résultats mesurables. La filière africaine attend des actes concrets, pas uniquement des déclarations de principe. Le temps des réformes administratives est terminé. Place à l’efficacité opérationnelle.