Le pays d’Alassane Ouattara n’en a pas fini avec les périodes fragiles de son histoire. En plein dénouement d’un processus électoral tendu, s’ouvre le procès sur le massacre de Duékoué.
C’est exactement 10 ans après, que l’affaire est remise devant la justice du pays, avec sur le banc des accusés, celui qu’on surnomme le Seigneur de l’Ouest Amadé Ourémi, une principale figure de la milice dite Pro- Ouattara.
Devant les juges, Amadé Ourémi, dit avoir agi sous les ordres du Colonel et actuel commandant de la 3e région militaire, l’ex-Com’ Zone, Loss Fofana. Selon Koaci, les avocats du prévenu n’excluent pas l’éventualité de faire comparaître ce haut gradé de l’armée au tribunal pour la manifestation de la vérité.

L’opposition dénonce une diversion politique pour dissuader l’enquête enclenchée par la cour pénale internationale (CPI) sur la même affaire, au moment même où trois juges spéciaux y ont été consacrés par ladite cour. Après l’arrestation de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé extradés à la Haye, le président Alassane Ouattara avait promis de ne plus livrer des citoyens de son pays à la justice internationale.
Pendant la crise post-électorale en mars 2011, la ville de Duékoué, un fief du président Laurent Gbagbo, avait été prise d’assaut par des milices jugées pro-Ouattara. Elles y commettent alors un massacre au bilan de 800 morts selon les organismes internationaux.
Selon les médias locaux, ce procès en cours cette semaine, est une véritable torture pour les familles des victimes d’une ville martyre.