Guillaume Soro, le futur ex-président de l’Assemblée nationale, ne veut plus embarquer à bord du navire du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le nouveau parti unifié porté par Alassane Ouattara.
L’ ex chef des rebelles s’est présenté le jeudi 24 janvier dernier autour de 18 heures, à la résidence du chef de l’État à Cocody Riviera-Golf pour un dernier tête-à-tête avec Alassane Ouattaara.
Démarrés froidement, les discussions entre les deux hommes dont les points de vue divergent, ont fini par être cordiales et chaleureuses après pratiquement une heure.
Soro, victime de conspiration ?
Le chef de l’État Alassane Ouattara laisse la porte du RHDP toujours ouverte à Guillaume Soro. Mais le chef du Parlement a confirmé son envie de sortir du giron présidentiel.
Lors de leur rencontre du 5 janvier, Guillaume Soro avait confié au président Alassane que nombreux de ses proches le combattaient. On retient des noms tels qu’Amadou Gon Coulibaly, le Premier ministre, Hamed Bakayoko, le ministre de la Défense et Marcel Amon Tanoh, le ministre des Affaires étrangères.
Mais, sur convocation par le président, ses proches lui ont révélés n’avoir pas de problème avec Guillaume Soro. Ils ont dénoncé, des manœuvres du chef du Parlement pour justifier son départ.
« Dès le moment où Guillaume Soro ne croit pas au RHDP comme il l’a signifié au président, il était obligé de démissionner de ses fonctions de président de l’Assemblée nationale. Il restait juste à mettre la forme », a confié à Jeune Afrique un proche du chef de l’État.
Adama Bictogo, le président du comité d’organisation du congrès du RHDP, avait d’ailleurs affirmé dès fin décembre dans une interview accordée à Jeune Afrique : « S’il [Guillaume Soro] n’est pas au RHDP, il devra quitter la présidence de l’Assemblée. »
Ouattara maintient la porte ouverte
Ce lundi 28 janvier, lors de la présentation des vœux de la presse au chef de l’État, Alassane Ouattara a annoncé la démission de Guillaume Soro, prévue pour le mois de février.
Celle-ci devrait être actée au retour de Guillaume Soro des États-Unis, où il séjournera à partir de début février pour son doctorat en finances à Harvard.
Le président de l’Assemblée nationale, qui restera député de Ferkessédougou, compte consacrer son temps à sa famille et à ses études aux États-Unis.
Malgré cette séparation, le chef de l’État n’a pas fermé la porte à un retour de l’ex-chef rebelle. Le président Ouattara a mandaté un de ses homologues chef d’État à maintenir le dialogue et raisonner Guillaume Soro, ainsi qu’à un de leurs proches communs