Ces dernières semaines, un virus mortel fait rage au sein de la population canine à Abidjan. Plus de 150 chiens, selon les estimations du Comité des amis canins de Côte d’Ivoire (CAC-CI), ont déjà succombé à ce mal.
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La maladie de Carré, un mal très contagieux dont les manifestations évoquent la rougeole chez l’homme, sévit actuellement en Côte d’Ivoire et inquiète les responsables d’associations pour le bien-être des animaux.
Peu résistant dans la nature, c’est-à-dire en dehors de son hôte, ainsi qu’aux désinfectants ce virus a du mal avec la chaleur, le climat tropical de la Côte d’Ivoire ne lui est pas vraiment favorable. Cependant, la saison des pluies qui bat son plein depuis le mois de mai et la baisse des températures qu’elle entraîne favorisent la propagation de cette hécatombe.
« Ces derniers temps, on a été alerté à de nombreuses reprises par des propriétaires désemparés. Leurs animaux sont morts de façon inattendue après avoir manifesté des symptômes divers. On note, en fait, une résurgence de la maladie de Carré à Abidjan qui a été confirmée par plusieurs examens vétérinaires », a confié à Sputnik Souleymane Touré.
La transmission du virus se fait d’animal à animal par des sécrétions corporelles, notamment la salive, l’urine, les selles, les écoulements des yeux et du nez…, mais aussi dans un cas de figure particulier, via les vêtements des humais qui servent juste de canal, l’homme ne pouvant être infecté.
Très graves, en particulier chez les chiots où le taux de guérison est presque nul, les symptômes de la maladie de Carré sont multiples et dépendent de facteurs comme la virulence de la souche, l’âge de l’animal et son immunité.
Couramment, le chien peut manifester de la fièvre et des réactions cutanées comme des pustules prurigineuses, mais aussi d’autres signes cliniques comme des infections respiratoires (toux, écoulement nasal, dyspnée) ou digestives, ainsi que des troubles neurologiques (tremblements, paralysie). Pour les chiens qui s’en sortent, il subsiste souvent des séquelles. Le moyen le plus efficace pour lutter contre la maladie de Carré demeure la prévention par la vaccination.
« Certains propriétaires sont malheureusement peu impliqués dans le suivi de leur chien. Ils préfèrent confier cette tâche au dresseur qui, chez certaines familles, est celui qui s’occupe de tout concernant l’animal, depuis son alimentation à ses soins médicaux. Certains de ces maîtres-chiens profitent alors de cette situation pour s’adonner à des malversations », a déclaré Souleymane Touré.
Il arrive donc que ce soit un autre vaccin que celui contre la maladie de Carré qui soit administré à l’animal, notamment celui contre la rage.
Certains laboratoires commercialisant des vaccins sans ordonnance vétérinaire, « cela implique que n’importe qui peut acheter auprès d’eux des doses de vaccin pour ensuite les inoculer au chien qu’il veut », a expliqué à Sputnik Audrey Monteil, présidente du Comité de protection des animaux de Côte d’Ivoire (CPA-CI).
Et lorsqu’il s’agit effectivement du bon vaccin, son innocuité et efficacité se retrouvent nulles, car les conditions de transport des doses n’ont pas été optimales pour leur conservation. A cela vient s’ajouter un « problème de vigilance à l’entrée des chiens en Côte d’Ivoire ».
« Il y a des pays où certains établissent de faux carnets de telle sorte que le chien passe pour plus âgé qu’il ne l’est en réalité, pour pouvoir affirmer qu’il est vacciné afin de l’exporter. Il est dès lors indispensable de toujours reprendre la vaccination d’un chien entré en Côte d’Ivoire », déclare Souleymane Touré.
Selon le média, jusqu’au 7 juillet, les autorités ivoiriennes n’avaient pas réagi à l’épidémie ni communiqué sur les mesures à prendre pour contenir son expansion.
