Coupe du Monde 2022 : l’Ukraine va jouer « le match le plus important de l’histoire”

Crédit Photo : Attractive Area

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Ce mercredi, l’Ukraine va jouer bien plus qu’une demi-finale de barrage pour la Coupe du monde. En effet, elle défend sur une pelouse l’honneur d’un pays attaqué par la Russie.

Oleksandr Petrakov a essayé de s’enrôler pour défendre son pays, mais sa demande a été refusée, les autorités lui ont dit qu’il serait plus utile dans son rôle de sélectionneur en qualifiant l’Ukraine pour la Coupe du monde. « C’est crucial de rester concentré » sur le football et d’essayer d’oublier la guerre pendant 90 ou 120 minutes, a-t-il expliqué au quotidien slovène Delo, la « Zbirna » s’étant préparée à Brdo pri kranju, à quelque 20 km au nord de la capitale Ljubljana.

« Pendant les entraînements, l’usage des téléphones portables est strictement interdit », a ajouté le coach qui a succédé l’été dernier à Andryi Shevchenko.

Les joueurs, « pourraient être emportés très rapidement », car « leurs pensées sont toujours entraînées ailleurs et il faut les calmer encore et encore, leurs familles sont en Ukraine, leurs amis sur le champ de bataille« , a-t-il reconnu.

« Avant ce match contre l’Écosse, nous devons rejeter toute pensée parasite », a renchéri l’expérimenté gardien ukrainien Andriy Pyatov (37 ans) sur le site internet de sa fédération.
“L’équipe d’Ukraine rêve d’aller à la Coupe du monde. Elle veut donner des émotions incroyables aux Ukrainiens parce qu’ils le méritent en ce moment », a dit Oleksandr Zinchenko, le milieu de terrain de Manchester City, mardi à Glasgow en conférence de presse, avant de fondre en larmes.

L’ombre de la guerre planera inévitablement sur cette rencontre. « C’est le match le plus important de notre histoire », assure Iryna Koziupa, une journaliste qui couvre l’équipe nationale.

« Il ne s’agit même plus de football, mais d’espoir pour tous les gens en Ukraine. Ce sera un signe que la guerre ne nous brise pas », ajoute-t-elle, expliquant qu’elle va couvrir le match « depuis chez moi, devant mon laptop« .
« Seul un petit groupe de journalistes a suivi l’équipe en Slovénie, puis en Écosse », explique à l’AFP l’habituel interprète de la sélection, Andriy Bidnyk, mais qui « ne travaille pas pour les journalistes, cette fois ». Il est resté chez lui, à Dniproville « encore sûre actuellement, heureusement », précise-t-il.

« Ce match contre l’Écosse offre un peu d’air frais, au moins pour un moment », note Andriy Bidnyk. « C’est une chance de gagner une autre bataille, pacifique, celle-là ».
« Nous avons l’habitude de nous réunir dans des bars ou chez les amis pour voir ces matches », poursuit-il, « mais cette fois, avec le couvre-feu, la majorité des Ukrainiens le regardera de chez eux, ou de leur nouveau chez eux pour ceux qui ont dû fuir leur maison…« 

Si l’Ukraine l’emporte, elle aura une finale à jouer au pays de Galles, dimanche, pour essayer de rallier le groupe B de la Coupe du monde, avec l’Angleterre, les États-Unis et l’Iran. Sur le plan sportif, les Jaunes et Bleus gardent un excellent souvenir de Glasgow, où Artem Dovbyk avait marqué le but de la victoire à la dernière seconde de la prolongation contre la Suède (2-1), en 8e de finale du dernier Euro.

Dans ce contexte si particulier, l’Écosse n’a pas le beau rôle, pour tout ce que représenterait une victoire de l’Ukraine, symboliquement.

« Nous leur avons donné tout le temps dont ils avaient besoin », a expliqué le capitaine écossais Andy Robertson à la BBC. « Nous les avons aidés autant que nous le pouvions, mais mercredi soir, nous devons être prêts à nous battre pour nos rêves ».

Une qualification finale de l’Ukraine serait une belle histoire, mais « le symbole, c’est la solidarité dont nous avons fait preuve », a expliqué à l’AFP le président de l’UEFA, Aleksander Ceferin. « Mais sur le terrain, chaque équipe doit jouer. Je suis sûr que l’Écosse jouera comme si de rien était, ce qui est la bonne chose à faire ».

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