L’infidélité peut être un événement si bouleversant pour le couple qu’il peut amener au divorce ou à la rupture. Seulement, cette situation n’est pas pour autant inéluctable.
Interrogé par Psychologies, Salomon Nasielski, psychothérapeute explique que c’est parfois quitte ou double.
« Certains couples unis depuis des années volent en éclats pour une aventure exceptionnelle d’une nuit quand d’autres parviennent à surmonter la découverte d’une longue liaison extraconjugale » remarque le spécialiste.

Pour lui, cette crise révèle les problèmes sous-jacents au couple et donne l’opportunité à ce dernier de les résoudre même s’ils n’en avaient souvent pas conscience. « Les deux protagonistes doivent être suffisamment mûrs pour se remettre en cause », affirme-t-il.
Faut-il avouer l’infidélité ?
Mettre sous silence l’infidélité ? Pas question pour le psychiatre et psychothérapeute, Jacques-Antoine Malarewicz. Le spécialiste explique que sans aveu, on imagine que notre partenaire supportait de nous trahir et que nous aurions pu rester dupe longtemps.
Il ajoute que lorsque l’on reconnaît l’infidélité, on prouve son incapacité à vivre la situation et le désir d’en parler. A ce moment-là, la réaction peut être à double tranchant. La personne trahie peut accepter de discuter ou au contraire, quitter la relation sans échanger à propos de cet évènement.
Quelles sont les issues de l’aveu d’une infidélité ?
Pour le psychothérapeute, il existe deux types de relation face à une infidélité : les couples bouliers et les couples double mètre. Les premiers ont tendance à compter chaque acte comme preuve d’amour ou non tandis que les autres prennent une distance saine entre eux pour surmonter cette épreuve. La première union est plus susceptible d’être détruite après une tromperie car la personne trompée se transforme en « victime ». Lorsque la femme est trahie, elle peut prendre la décision de pardonner ou non.
Céder mais ne pas rompre ?
Aujourd’hui, les divorces se multiplient et les familles recomposées se banalisent. Pourtant, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur ces « années de rupture », et comprennent qu’elles ont provoqué beaucoup de drames.
Puisque en majorité, les séparations ont surtout lieu à leur demande, les femmes finissent par constater que succomber à quelques tentations (de la part des hommes), n’implique pas pour autant la destruction du couple.
« Les femmes sortent enfin du rêve de l’amour absolu », commente Isabel Korolitski, psychanalyste. Jusqu’à présent, « les femmes étaient toujours écartelées entre les différents rôles qu’elles voulaient jouer. Etre infidèle leur offre la possibilité de construire une cohérence entre ces différentes parties d’elles-mêmes», constate l’experte.