Parmi tous les effets engendrés par le Covid-19, un des plus insolites est peut-être la baisse des relations sexuelles. En Malaisie, le président de la plus grande entreprise de préservatifs au monde, Karex, qui produit un préservatif sur cinq dans le monde, scrute cela sur tous les continents.
Chez Karex, le Covid-19 a d’abord été synonyme d’effervescence, avec des effectifs réduits par les confinements en Malaisie et une hausse de la demande début 2020 qui faisait craindre une pénurie mondiale de contraceptifs. Mais deux ans plus tard, les ventes ont chuté de 40% et son directeur Goh Miah Kiat raconte une tout autre histoire.
« On a pu penser que pendant les confinements, les gens auraient plus de rapports sexuels. Mais, au contraire, l’activité sexuelle a été réduit, à cause notamment de l’anxiété économique, estime-t-il. Si l’on a peur de perdre son travail, on a en général pas tellement envie de faire l’amour. »
La fermeture des hôtels, lieu privilégié des couples occasionnels ou officiels et allant, dans certains pays, au love motel pour avoir de l’intimité, a également été en corrélation directe avec la baisse de la vente des préservatifs. « Le manque d’espace est globalement un gros problème, surtout dans des pays d’Amérique du Sud ou à Hong Kong. Si par exemple, vous vivez dans la promiscuité à huit sous un toit et que vous êtes enfermés pendant longtemps chez vous, eh bien vous n’avez pas tellement d’espace pour avoir de l’intimité, explique encore Goh Miah Kiat. Le problème a été encore plus grand pour les couples non établis, surtout dans les pays où les bars ont fermés, les interactions humaines ont drastiquement baissé. »
Autre facteur expliquant cette baisse des ventes de préservatifs, la situation de quasi-chômage technique dans laquelle a pu se retrouver la prostitution et la réduction drastique des marchés publics qui normalement tâchent de lutter contre les maladies sexuellement transmissibles en distribuant des préservatifs.
Avec RFI