Selon une étude rendue publique lors de la 23e conférence internationale sur le sida organisée cette semaine, pour la première fois en ligne, en raison de la pandémie du Covid-19, le virus pourrait se transmettre de la mère à l’enfant.
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Les résultats de l’étude dévoilée jeudi mettent en évidence le lien le plus fort à ce jour sur la transmission mère-enfant. Elle a été menée sur 31 femmes enceintes hospitalisées infectées. Des cas isolés de bébés infectés par le coronavirus à la naissance s’étaient déjà produits, mais cette fois les chercheurs ont de » solides preuves » en ce qui concerne la possible transmission du virus d’une femme enceinte à l’enfant, rapporte l’Express.
Des anticorps spécifiques du Covid-19 ont été trouvés dans un placenta à terme, dans les cordons ombilicaux chez plusieurs femmes ainsi que dans des échantillons de lait et dans le vagin d’une femme. Ces résultats « suggèrent fortement » qu’une transmission in utero est possible, a déclaré Claudio Fenizia, de l’Université de Milan et auteur principal de l’étude.

« Compte tenu du nombre de personnes infectées dans le monde, le nombre de femmes susceptibles d’être touchées par ce phénomène pourrait être potentiellement très élevé », a-t-il expliqué. Aucun des nourrissons nés au cours de la période d’étude n’était positif pour le Covid-19, a souligné le chercheur.
« Bien que la transmission in utero semble possible, il est trop tôt pour évaluer clairement le risque et les conséquences potentielles », a-t-il dit. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué le mois dernier que les mères infectées par le nouveau coronavirus devraient continuer à allaiter.
« Nous savons que les enfants courent un risque relativement faible de Covid-19, mais sont à risque élevé de nombreuses autres maladies et affections que l’allaitement maternel empêche », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Entre autres découvertes, l’équipe a identifié une réponse inflammatoire spécifique déclenchée par le Covid-19 chez ces femmes dans le plasma sanguin du placenta et du cordon ombilical.
Le chercheur a précisé que les femmes étudiées étaient toutes dans leur troisième trimestre de grossesse. Davantage de recherches sont en cours parmi des femmes positives pour le Covid-19 aux premiers stades de la grossesse.
« Notre étude vise à sensibiliser et à inviter la communauté scientifique à considérer la grossesse chez les femmes séropositives comme un sujet urgent à caractériser et décortiquer davantage », a lancé le Pr Fenizia. « Je crois que la promotion de la prévention est le conseil le plus sûr que nous pourrions éventuellement donner dès maintenant à ces patientes ».