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Crash d’EgyptAir : l’avion n’était pas en état de voler, selon un rapport d’experts publié ce 2 avril

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L’Airbus A320 d’EgyptAir n’aurait jamais dû quitter le sol. C’est la conclusion d’un rapport accablant, commandé par les trois juges d’instruction chargés de l’enquête en France sur le crash de cet avion qui devait relier Paris-Charles-de-Gaulle au Caire et s’était abîmé dans la Méditerranée, rapporte Le Parisien. 66 personnes avaient perdu la vie dans cet accident survenu dans la nuit 18 au 19 mai 2016.

“L’expertise a mis en évidence que cet appareil aurait dû faire l’objet de vérifications lors des quatre précédents vols […] après l’enchaînement des défauts récurrents, mais non signalés par les équipages successifs”, écrivent ainsi l’inspecteur et le technicien aéronautique dans ce document d’environ 70 pages consulté par le quotidien francilien.

De nombreuses alertes ignorées

Les experts ont découvert que près d’une vingtaine d’alertes s’étaient déclenchées sans que les pilotes ou la compagnie ne réagissent. “Les défauts majeurs, signalés par alarme visuelle et sonore ne font l’objet d’aucun signalement technique”, soulignent les experts dans le document. Pourtant certaines alertes auraient été très sérieuses. L’une d’elles signalait notamment un problème électrique pouvant déboucher sur un incendie.

Une autre révélait un problème sur une valve d’un moteur alors qu’une troisième informait de fumées dans les toilettes. “Cette alarme peut indiquer un début d’incendie dans un compartiment WC. Elle ne peut être passée sous silence, ce qui a été le cas”, écrivent les experts. D’ailleurs, selon eux, ces problèmes étaient connus de longue date. L’incident électrique avait été signalé sur 29 vols précédents, et celui de la valve moteur sur 51 vols, sans que cela ne suscite aucune réaction.

Une attaque terroriste selon l’Égypte

“Vu le nombre d’occurrences, cette vanne aurait dû être désactivée et surtout aurait dû bénéficier d’investigations plus approfondies sur son état”, jugent les experts dans le rapport. De plus, les deux spécialistes s’interrogent aussi sur les compétences réelles du technicien en charge des avions EgyptAir à Roissy, dans la mesure où rien n’indique qu’il avait les compétences requises pour ce travail.

Les autorités égyptiennes ont de leur côté mis fin à l’enquête de sécurité. Selon elles, le crash a été provoqué par un attentat terroriste, même si celui-ci n’a jamais été revendiqué. Le bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) penche plutôt vers la piste d’un incendie qui se serait déclenché dans le cockpit, mais dont l’origine n’a pas encore été déterminée.