Ce n’est qu’à la vingtième minute d’un discours qui n’en aura duré que trente, que Paul Biya convoque un grand dialogue national. « Ce dialogue nous permettra d’examiner les voies et moyens de répondre aux aspirations profondes des populations du nord-ouest et du sud-ouest » a ainsi déclaré le président.
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L’idée n’est pas nouvelle en soi, tant elle a été suggérée de longs mois durant par divers acteurs à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, Paul Biya s’est insurgé contre l’analyse de la nature même du conflit : « La prolifération de ces initiatives s’est parfois malheureusement appuyée sur des idées simplistes et fausses procédant de la propagande sécessionniste. Il en est ainsi de la prétendue marginalisation des anglophones, de la persécution de la minorité anglophone par la majorité francophone, du refus du dialogue par notre gouvernement au bénéfice d’une solution militaire à la crise ou encore des accusations ridicules de génocide. S’agissant du dialogue lui-même, la question s’est toujours posée de savoir : avec qui ? »
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Les discussions devraient réunir « toutes les composantes de la société », y compris les représentants de forces de défense et de sécurité, ainsi que ceux des groupes armés et des victimes. C’est le Premier ministre, Joseph Dion Nguté, lui-même originaire du sud-ouest, comme l’a d’ailleurs bien souligné Paul Biya, qui présidera ce dialogue, après avoir tenu des consultations.
« L’avenir de nos compatriotes du nord-ouest et du sud-ouest se trouve au sein de notre République. Le Cameroun restera un et indivisible. »
« C’est un geste positif, mais encore faut-il que ce dialogue pose les vraies questions, comme celle du fédéralisme » a déclaré Jean Tsomelou, secrétaire général du Front social-démocrate, principal parti d’opposition du pays.
Cette annonce intervient trois semaines après que le leader séparatiste Julius Ayuk Tabe et neuf de ses partisans ont été condamnés à la prison et alors que plusieurs leaders de l’opposition camerounaise sont jugés pour insurrection.
Source : RFI