Environ quatre millions de personnes sont actuellement déplacées au Sahel, notamment au Burkina Faso, au Mali, au Niger et dans les pays voisins, soit environ deux tiers de plus qu’il y a cinq ans, a alerté ce vendredi 10 octobre 2025 l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Les jeunes déplacés sont particulièrement « exposés au recrutement forcé, à la traite des êtres humains et à un accès limité aux opportunités d’emploi », ce qui, d’après l’organisation, augmente le risque qu’ils se lancent dans des voyages périlleux au-delà de la région.
Dans toute la région, plus de 900 établissements de santé et près de 15.000 écoles ont été contraints de fermer, privant des millions de personnes de soins essentiels et d’éducation.

De même, souligne l’agence, l’insécurité alimentaire est de plus en plus citée comme cause de déplacement ces dernières années. « Les chocs liés au changement climatique intensifient la concurrence pour l’accès à des ressources telles que la terre et l’eau, ce qui crée des obstacles supplémentaires à la coexistence pacifique (…) avec les communautés d’accueil ».
Le HCR dit souhaiter appuyer les États et les communautés pour gérer les déplacements, mais « l’accès humanitaire et le financement sont limités », alors que « ces mouvements soulignent la nécessité urgente d’étendre l’aide. »
En 2025, l’agence a besoin de 409,7 millions de dollars pour couvrir les besoins humanitaires dans les pays du Sahel, mais n’a récolté que 32 % de cette somme.
« Des activités essentielles telles que l’enregistrement, la documentation, l’éducation, la santé et le logement sont gravement impactés », a souligné M. Gnon-Konde.
© Agence France-Presse