La plus grande raffinerie d’Afrique, celle d’Aliko Dangote, vient de congédier un nombre important de salariés.
On parle de plus de 800 employés nigérians qui ont reçu leur lettre de rupture jeudi 25 septembre 2025. Dangote évoque des actes de sabotage pour justifier cette purge sociale.
L’Association des cadres supérieurs du pétrole et du gaz du Nigeria (PENGASSAN) dénonce cette vague de licenciements.
Le syndicat affirme que ces suppressions d’emplois visent à remplacer les travailleurs locaux par plus de 2000 employés indiens.
Derrière les centaines de salariés licenciés par Dangote, un sabotage ou une guerre syndicale ?
L’installation de Lekki traite 650 000 barils de brut quotidiennement. Cette capacité en fait un acteur incontournable du commerce atlantique des carburants, bref, une machine à cash considérable pour le groupe du milliardaire Aliko Dangote.
« Cet exercice n’est pas arbitraire. Il est devenu nécessaire pour protéger la raffinerie face à la répétition d’actes de sabotage qui ont soulevé des inquiétudes en matière de sécurité et affecté l’efficacité opérationnelle », précise le communiqué officiel de l’entreprise.
La direction refuse de révéler le nombre exact de salariés concernés par cette restructuration. Elle maintient que plus de 3000 Nigérians continuent de travailler sur le complexe industriel. Les lettres de licenciement consultées par Reuters portent la date du 25 septembre au soir.
Une unité d’essence à l’arrêt
Lumumba Okugbawa, secrétaire général de PENGASSAN, rejette cette version des faits. « C’est totalement inacceptable et nous le condamnons fermement », réagit-il. Selon le responsable syndical, les salariés auraient été licenciés en raison de leur adhésion aux organisations de travailleurs.
L’usine connaît des difficultés techniques depuis fin août. Son unité de production d’essence est immobilisée pour des réparations qui devraient durer deux à trois mois selon les estimations internes.
La panne explique l’augmentation des exportations de fioul en septembre, selon les données de la société maritime Kpler. Les raffineries modernes exportent davantage de combustible lourd lorsque leurs installations rencontrent des problèmes techniques.
Enfin, l’installation a commencé à traiter du pétrole brut en janvier 2024 après de longs retards. Cet investissement de 19 milliards de dollars devait révolutionner le secteur énergétique nigérian et réduire la dépendance aux importations de carburants raffinés.
