Diego Maradona, qui avait fêté ses 60 ans à la fin du mois d’octobre a succombé le mercredi 25 novembre, à un arrêt cardio-respiratoire dans la maison de Tigre, ville de la banlieue de Buenos Aires.
Si la cause exacte du décès n’est pas encore connue, la star argentine avait subi des problèmes de santé ces dernières semaines. Le 2 novembre dernier, il avait été hospitalisé à La Plata, une ville en Argentine, souffrant d’anémie et de déshydratation. Les médecins avaient alors détecté un hématome sous-dural (hématome dans le cerveau) avant que Maradona ne soit transféré en urgence à la Clinique Olivos, située dans la banlieue de Buenos Aires.
L’opération qui a duré 2h avait été qualifiée “d’opération de routine” par son médecin personnel Leopoldo Luque. « L’hématome a pu être évacué avec succès. Diego a bien toléré la chirurgie. Il est réveillé et tout va bien », avait-il poursuivi. La légende du football est toutefois restée plusieurs jours à l’hôpital avant de rejoindre son domicile le 12 novembre, devant une foule impressionnante de médias et de fans.
Aucun lien de causalité direct n’a pour l’heure été établi entre son hématome sous-dural et la mort de Maradona, survenue un peu moins de deux semaines plus tard. Mais qu’est-ce que l’hématome sous-dural, qui a également touché Alain Delon en 2019 ?
Il s’agit d’un écoulement anormal de sang qui se situe entre la dure-mère (le feuillet de méninge qui enveloppe le système nerveux) et le cerveau. Ce n’est donc pas une hémorragie ou un hématome dans le cerveau même. L’hématome est bloqué dans cet espace, le sang va s’accumuler progressivement, jusqu’à atteindre un volume conséquent et provoquer une compression du cerveau. En cas de déchirure de l’arachnoïde (l’une des trois méninges), du liquide céphalo-rachidien peut également se répandre et générer une pression plus importante encore.
La pathologie survient le plus souvent chez les sujets de plus de 60 ans, parce qu’il existe une fragilité des vaisseaux. Le saignement initial peut être spontané ou provoqué par un traumatisme crânien souvent bénin.
On distingue les hématomes sous-duraux aigus et les hématomes sous-duraux chroniques en fonction de la vitesse à laquelle ils se développent. Alors que les hématomes sous-duraux aigus constituent une urgence médicale, les hématomes sous-duraux chroniques se forment progressivement pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois suite à un traumatisme crânien. Dans les deux cas, des lésions neurologiques sont à redouter.
D’après des médias argentins, Maradona aurait été opéré d’un hématome sous-dural chronique. Ses proches ont indiqué dans le site d’information Infobae que sa pathologie pourrait être liée à un traumatisme survenu pendant qu’il boxait ou lorsqu’il avait trébuché en décembre 2019 lors d’un tournoi de football où participait le club Gimnasia La Plata, qu’il entraînait.
Quant à la récupération de l’ancien numéro 10, le médecin Alejandro Andersson, neurologue avait indiqué à Infobae que certaines personnes “guérissaient à 100%”, mais qu’il pouvait “y avoir des cas dans lesquels des séquelles neurologiques comme des troubles moteurs ou des crises d’épilepsie”.
Peu avant sa sortie de l’hôpital, l’avocat de Diego Maradona Matias Moral avait déclaré : « Il a vécu le pire moment de sa vie. C’est un miracle que cet hématome sous-dural, qui aurait pu lui coûter la vie, ait été détecté. Il est entier, il veut se retaper, Maradona est là pour encore un moment ».
Le corps de Maradona devait faire l’objet d’une autopsie dès mercredi à la morgue de San Fernando, dans la périphérie de Buenos Aires. Objectif : “connaître les causes de la mort, qui n’a que des caractéristiques naturelles”, a précisé le procureur John Broyard.
Source : le Huffpost