Décès du streamer Pormanove : l’Arcom incapable de…

Décès du streamer Pormanove : l’Arcom incapable de…

Crédit Photo : RTL

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Le président de l’Arcom, régulateur du numérique en France, a assuré ce dimanche 24 août 2025, que son organisme n’avait pas de « compétence directe » pour empêcher la diffusion sur la plateforme australienne Kick de la chaîne de Jean Pormanove, streameur victime de sévices durant plusieurs mois et décédé lundi 18 août.

Cette autorité a été visée par des critiques très sévères sur son action, alors que les violences subies par cet homme de 46 ans, Raphaël Graven de son vrai nom, avaient été révélées en décembre 2024 dans un article de Mediapart.

Une chaîne réactivée pour l’enquête, d’après Kick

Alors que la chaîne de Jean Pormanove n’était plus accessible depuis le 18 août, Kick a décidé de lever ce blocage quelques jours plus tard afin de permettre aux autorités de découvrir d’éventuels manquements.

L’Arcom avait appelé Kick à rétablir dans les plus brefs délais le blocage de la chaîne et avait annoncé qu’elle « examinera toutes les possibilités d’action » dans le cas contraire. Mais elle reste en réalité impuissante dans ce cas de figure, comme l’indique donc aujourd’hui son président Martin Adjari.

« Ce drame pose bien sûr également la question de la responsabilité de la plateforme qui a diffusé ces images (Kick). Celle-ci n’étant pas installée en France, elle ne relève pas de la compétence directe de l’Arcom », souligne Martin Ajdari, dans une tribune publiée par Le Monde.

Quant au régulateur, « la loi ne lui demande ni d’apprécier la légalité des contenus mis en ligne par des particuliers (ce qui relève du juge), ni d’en solliciter le retrait », a-t-il précisé. Son rôle, en vertu de la modération imposée par la réglementation européenne, est de « s’assurer que les plateformes respectent ces obligations de moyens et d’engager, le cas échéant, des procédures de sanction à l’encontre de celles qui sont installées en France ».

« Cette mission est d’une ampleur considérable, à l’échelle de l’étendue des services et contenus en ligne. La vingtaine d’agents que l’Arcom a pu recruter à cette fin y consacrent toute leur énergie », a insisté Martin Ajdari.

« Une nouvelle phase nécessaire dans la régulation du numérique »

Raphaël Graven est décédé lors d’une diffusion en direct à Contes, près de Nice, le 18 août, après plus de 12 jours de live le montrant, ainsi qu’un autre homme, violenté et humilié par deux autres personnes.

Jeudi, le procureur de la République de Nice a indiqué que l’autopsie avait exclu « l’intervention d’un tiers », à savoir que les deux médecins légistes n’avaient pas relevé de « lésions traumatiques ». Les causes de la mort, « d’origine médicale et/ou toxicologique », restent à déterminer.

Pour Martin Ajdari, « que ces vidéos aient pu demeurer en ligne pendant de longs mois, sans aucun nouveau signalement, est évidemment incompréhensible. C’est le signe qu’une nouvelle phase dans la régulation du numérique est aujourd’hui nécessaire, pour qu’on ne puisse plus, collectivement, passer à côté d’une telle situation ».

© AVEC AFP

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