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Des chercheurs chinois ont engendré les premiers singes « augmentés »

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Ils auraient une meilleure mémoire immédiate, explique dans un article, le MIT Tech Review. 5 singes génétiquement modifiés auraient vu le jour sous le scalpel de chercheurs chinois. Un pas vers un singe « augmenté » ?

« Et ça continue encore et encore. C’est que le début, d’accord, d’accord. » En novembre 2018, un chercheur de l’université de Shenzhen en Chine déclarait avoir augmenté accidentellement les capacités cérébrales de 2 premiers bébés génétiquement modifiés grâce à la technologie d’édition génétique CRISPR-Cas 9.

Le 27 mars, des chercheurs de l’Institut de zoologie de Kunming et de l’Académie des sciences de Chine dévoilaient dans le ‘National Review’ de Pékin avoir créé des singes aux capacités cérébrales supérieures en introduisant la copie d’un gène humain, le MCPH1, qui jouerait un rôle dans la formation de l’intelligence humaine.

Ce gène s’exprime lors du développement du cerveau d’un fœtus. Or, l’une des caractéristiques de l’évolution humaine est l’augmentation progressive de la taille du cortex cérébral. Certaines mutations du gène peuvent provoquer des microcéphalies, soit un cerveau de taille réduite.

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Plus exactement, les chercheurs chinois auraient réussi à agir sur les capacités mnésiques des singes, sur leur mémoire immédiate. Il existe plusieurs sortes de mémoire, l’une immédiate, elle permet d’enregistrer des informations qui apparaissent sur un support, l’autre dite épisodique, elle enregistre les événements de notre vie.

Les tests révèlent une meilleure mémoire immédiate de la part des singes rhésus, le nom de l’espère de singes modifiés, ainsi qu’un temps de réaction plus court que les singes « standards ». En tout, ce sont 11 singes transgéniques qui ont été créés ; le MCPH1 a été injecté dès la formation de l’embryon. Seuls 5 singes ont survécu. Mais quelle mouche a piqué les chercheurs chinois pour isoler et injecter le MCPH1 ?

Les êtres humains partagent une grande part de leur génome avec les singes, notamment plus de 98 % avec les chimpanzés. Pour percer les secrets de l’intelligence humaine, il faudrait donc, écrivait le chercheur James Sikela dans une étude, isoler « les joyaux de notre génome », c’est-à-dire s’intéresser aux différences contenues dans les 2 % restants. Cette quête hante les scientifiques. On a ainsi beaucoup parlé, il y a 10 ans, du gène FOXP2.

Baptisé le « gène de la parole », il ferait babiller les êtres humains, et chanter les oiseaux. Cette découverte a été faite grâce à la famille KE, une famille britannique observée sur 3 générations et dont la moitié de ses membres, aurait été atteint de troubles du langage. Cette famille était porteuse d’une malheureuse mutation du FOXP2. En 2013, on aurait constaté que chez les petites filles de 4 ans, ce gène serait plus expressif, ce qui expliquerait la maîtrise du langage qu’ont les filles à cet âge-là par rapport à leurs camarades masculins.

Des tests ont aussi été menés sur des souriceaux. Privés de FOXP2, les souriceaux émettent moins d’ultrasons que les souriceaux normaux.

Des chercheurs américains signaient un article déclarant peu recommandable l’injection de gènes du cerveau humain dans les singes.

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Mais revenons à nos moutons microcéphaliniens, au MCPH1. Ces résultats soulèvent des questions éthiques dans le milieu de la recherche américaine, rapporte le MIT Tech Review.

En 2010, des chercheurs américains signaient un article des recherches de Bing Su et des singes transgéniques et concluaient comme peu recommandable l’injection de gènes du cerveau humain dans les singes, parce que beaucoup trop similaires aux êtres humains. Dans un mail, le chercheur Su avait opiné du chef, avant de déclarer la pensée absurde.

Selon lui, ce ne sont pas quelques gênes qui feront du singe autre chose qu’un singe. À la nouvelle des singes transgéniques, les mêmes chercheurs américains pointent le nombre de singes modifiés comme insuffisants pour déclarer des résultats probants et définitifs.

Pas de problème pour Bing Su et son équipe. Ils seraient en train de générer de nouveaux singes, avec d’autres ajouts génétiques. La nouvelle lubie génétique des chercheurs est le SRGAP2C.

Cette variation de l’ADN aurait fait, il y a plus de 2 millions d’années, de l’australopithèque un homo habilis, un être humain suffisamment intelligent pour concevoir les premiers outils. Un être intelligent, donc. Su l’a bien ajouté à ses singes transgéniques, mais il serait encore trop tôt selon lui pour en tirer des résultats probants. Alors un petit pas pour l’homme, un grand pas vers la Planète des singes ?

 

Avec usbeketrica