La vidéo d’un comédien français sur la “pizza au coronavirus” a été très mal accueillie en Italie, où les politiciens italiens l’ont qualifiée de “honteuse et horrifiante”.
Le ministre italien des affaires étrangères Luigi Di Maio a claqué le gag de 10 secondes de l’émission satirique Groland sur Canal+, dans laquelle un chef cuisinier toussant hache du flegme vert sur le fond rouge de la tomate et de la mozzarella blanche pour composer les couleurs du drapeau italien.
Dans le monde, plus de 3 100 personnes sont mortes du coronavirus et plus de 90 000 ont été infectées.
En France, plus de 204 cas confirmés et quatre personnes sont décédées. L’Italie est le pays le plus touché en Europe, avec 52 décès et plus de 2 000 personnes infectées.
« Voici la nouvelle pizza italienne, qui va se répandre dans le monde entier », dit la fausse publicité.
Des pays allant de la Grande-Bretagne à la Chine et à la France ont signalé des cas de personnes ayant ramené le virus avec elles depuis l’Italie.
« Se moquer ainsi des Italiens, avec l’urgence du Coronavirus à laquelle nous sommes confrontés, est profondément irrespectueux », a déclaré M. Di Maio, ajoutant qu’il avait ordonné à l’ambassade italienne à Paris d’exprimer le mécontentement de Rome.
Il a insisté sur le fait que les médias étaient “moralement obligés” de ne pas diffuser de désinformation, affirmant que l’économie italienne en payait le prix.
Le secteur du tourisme en Italie a été particulièrement touché, de nombreuses compagnies aériennes ayant réduit ou supprimé leurs vols vers le nord, où l’épidémie est concentrée, et les hôtels signalant de nombreuses annulations alors que les monuments et les musées sont étrangement vides.
La ministre italienne de l’agriculture, Teresa Bellanova, a qualifié la vidéo de “honteuse et horrifiante”. « Ce n’est pas une satire, c’est une insulte à toute une nation », a-t-elle déclaré, en demandant à Canal+ de s’excuser immédiatement.
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« Comme les autorités européennes et internationales l’ont déclaré à plusieurs reprises, ce n’est pas transmis par la nourriture », a-t-elle déclaré.
Malgré cela, Di Maio a déclaré que des pays non spécifiés avaient “demandé un label “sans virus” sur les produits italiens”, ce qui est absurde.
La plaisanterie française a également bombardé l’association d’agriculteurs italiens Coldiretti.
Elle a donné un “coup de poignard dans le dos” à l’industrie “Made in Italy”, qui exporte pour quelques 5 milliards d’euros vers la France, le deuxième marché après l’Allemagne.
Le stratagème de la pizza pestilentielle était une “attaque mesquine et instrumentale” contre un rival sur le marché, a-t-il déclaré.
Les deux pays sont historiquement en concurrence sur le vin, le fromage et les bulles, le Prosecco donnant au champagne une longueur d’avance.
Les voisins alpins ont longtemps entretenu des relations agitées. La dernière fois que les voisins ont échangé des insultes directes, c’était sous le gouvernement populiste italien, lorsque le dialogue politique et diplomatique s’est effectivement arrêté.
Mais Di Maio a opté mardi pour la morale en invitant les réalisateurs de la vidéo “à venir manger de la pizza en Italie, une pizza comme ils n’en ont jamais mangé de leur vie”.
