Didier Drogba a décroché son premier contrat professionnel en 1998 au Mans, alors même qu’il multipliait les blessures. La confiance des dirigeants manceaux était déjà totale.
« Le Mans, pour moi, c’est le MUC 72 et le stade Léon-Bollée. Avant d’y jouer et d’y être titulaire en D2, j’ai longtemps été assis dans la tribune, à regarder les Dagui Bakari, Réginald Ray, Régis Beunardeau. Avec les coéquipiers du centre de formation, les Frédéric Thomas, Yohann Hautcœur, Laurent Bonnart, James Fanchone, on voulait leur ressembler.
Avec eux, j’ai fait les 400 coups (rires). Au Mans, j’étais insaisissable, je dois le dire. Sincèrement, n’étant pas casé, il m’était très difficile de respecter certaines règles requises pour une carrière de footballeur de haut niveau.
Tu es jeune, tu as des amis, tu es encore étudiant, tu sors le jeudi soir. J’étais content, je découvrais, je n’avais jamais connu ça. J’ai vécu ma jeunesse au Mans, même si ça me pénalisait, même si ça me retardait dans ma formation. J’étais trop souvent blessé… », s’est-il souvenu.
En juillet 2005, lors des 20 ans du MUC 72, Didier Drogba avait été ému par l’hommage rendu par le club.
« Alain Pascalou, Thierry Lemée, Fred Thomas… J’avais même été fait citoyen d’honneur de la Ville. Ça avait été très touchant, profond, parce que je savais d’où je venais. Et parce que je savais que pour eux non plus, ça n’avait pas été simple.
J’avais un caractère fort, j’avais mis du temps à intégrer ce qu’ils voulaient m’inculquer. Et ce jour-là, je pouvais enfin leur dire : « Voilà, j’ai compris ce que vous me disiez. Merci, merci, merci. C’était beau. »
