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Diego Maradona : la cocaïne a signé le début de sa fin

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Clap de fin pour El Pibe De Oro.

Diego Maradona était un homme de tous les excès. Ce mercredi 25 novembre, il est mort d’une crise cardiaque, à 60 ans, en Argentine, au terme d’une vie mouvementée, mélange de talent immense, de grâce divine, presque, de charisme dingue, mais en même temps d’addictions destructrices. La cocaïne, notamment, a malheureusement marqué toute sa deuxième partie de carrière, sa fin napolitaine surtout.

Dans le film « Diego Maradona », diffusé ces dernières semaines sur Canal +, réalisé par Asif Kapadia, Diego Maradona était revenu sur sa « bascule » vers la cocaïne. « J’ai commencé à Barcelone, en boîte. Par un rail, et j’avais l’impression d’être superman. À Naples, ensuite, c’était facile de se procurer de la drogue. Et je me suis mis à en consommer de plus en plus… »

L’Argentin se procurait sa drogue auprès de la camorra, la mafia locale, au point que certains témoignages, dans le film, décrivent Maradona comme « otage » de la pègre. « Il ne faisait pas le poids face à la camorra, dit un journaliste napolitain dans le documentaire. Ils (les mafieux) pouvaient contrôler Maradona grâce à son addiction ».

« Ils me faisaient des cadeaux, ils m’offraient des montres, des Rolex, et moi je participais à des inaugurations… », confiait en retour l’Argentin face caméra.

« Il devenait un autre homme »

Son épouse, elle, disait : « À cette époque, ce n’était plus le Maradona qu’on connaissait, il devenait de plus en plus un autre homme… » Cette période, à la fin des années 80, coïncidait aussi avec son souhait de quitter Naples après cinq années passées là-bas. Velléités vaines, son président ne l’ayant pas libéré. Maradona, « furieux » selon ses termes, a alors continué à déraper. Accentuant même ses dérives.

« Je sortais boire, on prenait de la cocaïne, c’était du dimanche soir jusqu’au mercredi. Ensuite j’éliminais tout ça jusqu’au dimanche, jour de match, et ça repartait derrière… Quand je rentrais chez moi défoncé, que je voyais mes filles, ça me faisait peur. Je m’enfermais dans la salle de bains… »

Diego Maradona, en ces temps-là, sait aussi qu’il a un fils, issu d’une relation extra-conjugale. La presse a révélé l’information quelques années plus tôt, mais lui ne veut pas reconnaître qu’il est le père de cet enfant. Il le fera finalement, en 2016, 29 ans après la naissance de Diego Jr…

« On voyait bien qu’il se passait quelque chose, qu’il était accro à la cocaïne, relatait dans le doc Fernando Signorini, son préparateur physique de l’époque napolitaine. Je lui avais conseillé de se faire aider, mais Maradona ne devait afficher aucune faiblesse… »

« Tout le monde savait ce que faisait Maradona, il y avait des contrôles antidopage après chaque match, et on ne voulait pas que ça fasse la une, révélait Corrado Ferlaino, président de Naples. Mais à l’époque, les contrôles étaient moins encadrés, et quelqu’un donnait peut-être son urine à Maradona. C’est possible, je n’en sais pas… »

La Coupe du monde 1990, où l’Argentine de Maradona a éliminé l’Italie à Naples, a tout changé ensuite. Devenu un paria dans la Botte, poursuivi par le fisc, rejeté par l’opinion, il a fini par être contrôlé positif à la cocaïne en mars 1991. Suspendu 15 mois de toutes compétitions, il quitte Naples par la petite porte, et file à Séville. Son addiction pour la cocaïne le poursuit. De retour chez lui en Argentine, il prend énormément de poids, consomme encore régulièrement de la drogue.

Au Mondial 1994 aux États-Unis, il est présent parmi la sélection albiceleste mais est contrôlé positif à l’éphédrine. Après avoir raccroché les crampons, cela ne s’arrange pas. En 2004, il est victime d’un malaise cardiaque. Maradona se soigne, dit ne plus toucher à la drogue. Mais il plonge dans l’alcool, fait un malaise en 2007, se refait hospitaliser. Ses démons l’auront hanté presque toute sa vie d’idole.

Avec Ouest France