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Dividende démographique, adéquation formation-emploi au cœur des débats à la Conférence internationale UEMOA-Croissance et entrepreneuriat à Lomé

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Mme Victoire Tomegah-Dogbe, ministre togolaise du Développement à la base, de la Jeunesse et de l’Emploi des jeunes

Si la démographie ou la jeunesse de la population permettait de facto de qualifier un pays de ‘développé’, l’Afrique aurait une place de choix. En effet, au Togo comme partout ailleurs en Afrique, plus de la moitié de la population a moins de 35 ans avec une démographie tout aussi galopante. Mais, au lieu d’être une force pour nos économies, ce facteur “jeunesse” et particulièrement, la croissance démographique est une épée de Damoclès sur la tête du continent.

Selon les statistiques, l’Afrique détient l’un des pourcentages de chômage des jeunes les plus élevés. Une faute aussi à l’enseignement supérieur qui n’est plus adapté et qui ne forme pas les jeunes dans les métiers pourvoyeurs d’emplois comme l’ingénierie, l’agriculture, entre autres. Les jeunes qui sont issus de ce système d’enseignement supérieur, calqué sur les modèles postcoloniaux,  n’ont qu’une vision à terme : se faire recruter ou embaucher, de préférence dans la fonction publique. Et pourtant, les gouvernements ont montré leur limite à garantir de l’emploi à tous ceux qui le souhaitent.

Selon un rapport de la Banque mondiale, près de 70 % des emplois actuels risqueront de disparaître dans les pays en voie de développement en raison notamment des mutations que connaît le marché du travail. À ce stade, l’adaptation de la formation au marché de l’emploi et l’entrepreneuriat constituent les seules pistes pour y remédier.

Afin de discuter de ces questions d’actualité, une table-ronde a été animée ce vendredi 8 décembre à l’Hôtel 2Février dans le cadre de la Conférence internationale UEMOA- Croissance et entrepreneuriat. Pendant près de 2 h, le panel composé de Mme Victoire Tomegah-Dogbe, ministre togolaise du Développement à la base, de la Jeunesse et de l’Emploi des jeunes ; Eric Adja, Directeur du Bureau régional Afrique de l’Ouest de l’OIF ; Nicolas Péjout, membre du Comité exécutif de Sciences Po Paris ; et Yves Delafon, Président d’Africalink a échangé avec les participants sur le thème ”Démographie, formation et emploi des jeunes”.

De gauche à droite : Yves Delafon, Président d’Africalink, Mme Victoire Tomegah-Dogbe, ministre togolaise du Développement à la base, de la Jeunesse et de l’Emploi des jeunes, Eric Adja, Directeur du Bureau régional Afrique de l’Ouest de l’OIF, Nicolas Péjout, membre du Comité exécutif de Sciences Po Paris

Selon les panelistes, l’Afrique dispose de fortes capacités de création de richesses. Une bonne dynamique entrepreneuriale permettra alors d’augmenter la productivité et par ricochet, la croissance.

Ayant compris l’enjeu de l’heure, les programmes et fonds d’appui à la jeunesse (FAIEJ, PRADEB, etc.) initiés par le ministère du Développement à la Base permettent d’impulser et de soutenir la dynamique entrepreneuriale au sein de la jeunesse togolaise. Un modèle d’appui à la jeunesse qui suscite et continue de susciter l’admiration au sein de la communauté internationale fortement représentée sur ce panel.

En termes de formation, il est certes, vrai qu’il y a toujours un manque d’adéquation entre la formation de base très théorique des jeunes et l’aventure entrepreneuriale dans laquelle ils s’engagent. Pour répondre à ce manque, il est nécessaire de former ces jeunes afin de leur donner les outils nécessaires pour gérer leurs entreprises. Mme Victoire Tomegah-Dogbé confie à ce titre : “Plus de 15.000 jeunes ont été formés par les mécanismes de fonds d’appui à la jeunesse et le tiers a déjà bénéficié des financements”.

Cette conférence internationale qui est à sa première édition, est l’occasion pour les différents acteurs de faire des recommandations qui permettront d’améliorer à la longue l’accès aux financements pour les jeunes entrepreneurs, la facilitation de leurs activités par le levage de certains blocages surtout d’ordre juridiques afin que la jeunesse togolaise, en particulier, puisse participer efficacement au développement du continent.

Visite chez le Premier ministre togolais, Dr. Komi Sélom Klassou

Notons que les organisateurs de cet événement et certains participants à cette Conférence internationale ont été reçus par le Premier ministre togolais, Dr. Komi Selom Klassou dans la journée de ce vendredi. Cette séance d’échanges avec le chef de la Primature est le début d’un processus pour à terme, parvenir à établir davantage, un environnement économique et réglementaire plus favorable aux investisseurs dans la zone UEMOA.