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Donald Trump annonce une guerre commerciale contre la Chine

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Si les Etats-Unis vont jusqu’au bout de leur menace, ce que les dernières déclarations de Donald Trump en Floride laissent entendre, demain à cette heure les droits de douane sur les marchandises chinoises déjà surtaxées auront été relevés à 25%.

Le petit sursaut de la Bourse de Paris, hier en fin de séance, va, dès les premiers échanges, être complètement effacé. Donald Trump s’est de nouveau montré menaçant envers la Chine, cette nuit, en hurlant, lors d’un rassemblement politique en Floride, à Panama City Beach, là où il a enregistré des scores spectaculaires en 2016, qu’« ils avaient cassé l’accord » et qu’« ils allaient payer », « nous ne reculerons pas. ».

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C’était donc franchement bien la peine que le président américain tente, hier après-midi, de rassurer les marchés en indiquant sur Twitter que si la Chine faisait le voyage jusqu’aux Etats-Unis, c’était pour conclure un accord. Effectivement, malgré la menace de Donald Trump, dimanche, de déclencher une guerre commerciale totale, la délégation chinoise, emmenée par le vice-premier ministre Liu He, arrive dans la capitale américaine aujourd’hui pour deux jours d’un nouveau round de négociations.

Et à en croire la Maison-Blanche, celui-ci a intérêt à déboucher rapidement sur un projet d’accord sans quoi les Etats-Unis commenceront par relever à 25%, dès vendredi à minuit une, ses droits de douane sur les 200 milliards de dollars de marchandises chinoises déjà surtaxées à 10%. Ce qui veut dire que demain à cette heure, si les discussions n’ont produit aucun effet (ce qui est probable, le Wall Street Journal faisant remarquer que, contrairement aux visites précédentes, Liu He n’a pas reçu du président Xi Jinping le titre d’« envoyé spécial »), les boursiers seront fixés sur le jusqu’au-boutisme de Donald Trump. S’il va jusqu’au bout, rapporte l’agence Bloomberg, la Chine a d’ores et déjà fait savoir qu’elle prendrait des mesures de rétorsion, qui pourraient inclure des mesures tarifaires et non-tarifaires, les produits américains entrant sur son sol étant relativement beaucoup moins importants que les importations chinoises par les Etats-Unis (130 milliards contre 520). Pékin pourrait très bien, par exemple, appeler au boycott des produits américains ou perturber les chaînes d’approvisionnement des entreprises américaines installées sur son territoire, en imposant des contrôles douaniers accrus. Pourquoi pas bloquer dans les ports les composants essentiels à la fabrication des iPhones ?

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 « Nous pensons que, s’agissant des effets directs du relèvement des tarifs douaniers sur la Chine, le PIB chinois serait amputé de 0,4% », jauge Jennifer McKeown, chef du service économique chez Capital Economics. En revanche, pas de gros effets directs des représailles sur les Etats-Unis. « Les effets sur la confiance des entreprises et sur les marchés financiers du monde entier pourraient être bien plus importants. » D’ailleurs, s’il s’avère vraiment que les menaces de Donald Trump ne sont pas juste un coup de bluff pour enfin arriver à un accord, Jim Reid, stratégiste chez Deutsche Bank à Londres, juge « les marchés extrêmement complaisants. » Autrement dit, gare à la dégringolade !

Le Cac 40 est attendu en baisse de plus de 30 points (-0,6%) tandis que le CSI 300 de la Bourse de Shanghai recule de 1,5%.

Sur le front des valeurs, les boursiers réagiront à la publication par le sidérurgiste ArcelorMittal de ses comptes du premier trimestre, exercice qui lui a donné l’occasion d’abaisser sa prévision de demande. Le groupe, chez qui la rentabilité s’est dégradée, a toutefois confirmé viser une hausse de ses livraisons d’acier cette année.

Avec Les Echos