Le président américain Donald Trump a annoncé ce dimanche 19 octobre 2025 mettre fin au versement d’aides financières des États-Unis à Bogota, accusant le président de la Colombie, Gustavo Petro, de ne pas lutter contre le narcotrafic dans son pays.
« À compter d’aujourd’hui, ces paiements ou toute autre forme de paiements ou aides ne seront plus effectués » à la Colombie, a écrit le président Donald Trump sur Truth Social, sans préciser de quelles aides il parlait.
Gustavo Petro « ne fait rien pour arrêter » la production de drogue, a-t-il assuré, accusant le président colombien d’être un « baron de la drogue qui encourage fortement la production massive de stupéfiants » dans son pays.

La Colombie est le pays d’Amérique du Sud recevant le plus d’aide financière en provenance des États-Unis, selon les données gouvernementales américaines, avec plus de 740 millions de dollars versés en 2023, dernière année dont les données complètes sont disponibles.
La moitié de ces versements est dédiée à la lutte contre la drogue. Le reste soutient notamment des programmes humanitaires et alimentaires.
Jusqu’en septembre, Bogota était considérée comme l’un des vingt partenaires antidrogue des États-Unis, lui permettant de prétendre à d’importants versements financiers.
Mais la Maison-Blanche lui a révoqué ce statut, invoquant une production de cocaïne « record » et des « tentatives ratées » de négociations avec les « groupes narco-terroristes ».
La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne, avec un record de 2 600 tonnes en 2023, soit 53 % de plus que l’année précédente, selon l’ONU.
Le chef des armées du pays a affirmé en septembre, auprès de l’AFP, que la Colombie continuerait de lutter contre le narcotrafic, même sans le soutien des États-Unis.
Le pays sud-américain, plongé dans une guerre civile depuis plus d’un demi-siècle entre guérillas, narcotrafiquants et forces gouvernementales, connaît sa pire crise sécuritaire de la dernière décennie, les groupes armés tirant profit des revenus de la drogue.
M. Petro a tenté de relancer les pourparlers de paix avec la plupart de ces groupes, six ans après l’accord historique de désarmement de l’ex-guérilla des FARC. Mais la plupart ont échoué ou sont au point mort.