
Le Béninois Dr Valentin Agon, la Sud-Africaine Imogen Wright et le Nigérian Dr Eddy Agbo se sont offert les plus hautes marches du podium de l’édition 2016 du Prix de l’Innovation pour l’Afrique de l’African Innovation Foundation (AIF), ce vendredi 24 juin à Gaborone (Botswana).
Trois scientifiques primés pour leurs innovantes solutions thérapeutiques pour traiter deux fardeaux dominants en Afrique, le paludisme et le VIH/SIDA ; sur un total de 985 candidats, 10 nominés pour la dernière ligne droite.
Pour le Président du jury, Amolo Ng’Weno, « La barre a été placée très haut et il a été difficile de prendre une décision ; tous les candidats en sont sortis vainqueurs et ont abordé des aspects sociaux majeurs. Je félicite les vainqueurs et me tourne avec impatience vers les cinq prochaines années du PIA ».

« Tous ceux impliqués dans le recul des limites de l’innovation, de la science et de la technologie sont des vainqueurs, et au nom du Gouvernement du Botswana, nous aimerions féliciter l’ensemble des participants au PIA 2016. Il existe cependant au sein de ce groupe talentueux ceux qui s’élèvent, tête et épaules, au-dessus des autres et que nous applaudissons en tant que vainqueurs du PIA 2016. Nous célébrons cette belle réussite et sommes confiants qu’elle inspirera des innovateurs du Botswana et de tout le continent à en faire davantage pour résoudre les défis de l’Afrique », a déclaré Alan Boshwaen, PDG du Botswana Innovation Hub (BIH).
Les lauréats :
Le Dr Valentin Agon du Bénin a été le vainqueur unanime du Grand Prix de 100 000 dollars US pour son innovation Api-Palu, un traitement médicamenteux antipaludique qui a bouleversé le marché non seulement au Bénin, mais aussi au Burkina Faso, au Tchad, et en République centrafricaine. Fait à partir d’extraits naturels de plantes, Api-Palu est beaucoup moins coûteux que les médicaments antipaludiques actuellement disponibles sur le marché, et possède un effet inhibiteur sur les souches 3D7 du Plasmodium falciparum, l’agent à l’origine du paludisme.
La Sud-Africaine Imogen Wright a remporté le second prix de 25 000 dollars US avec Exatype, une solution logicielle qui permet aux professionnels de la santé de déterminer la réactivité des patients séropositifs aux traitements ARV. Jusqu’à présent, les réponses nationales se sont concentrées sur l’accès aux traitements pour tous. Toutefois, de plus en plus de personnes traitées par des agents antirétroviraux s’avèrent résistantes aux médicaments, ce qui entraîne un échec du traitement qui exacerbe le fardeau du VIH sur le continent. Exatype traite les données très complexes produites par le séquençage ADN avancé « nouvelle génération » de l’ADN du VIH dans le sang d’un patient. Par l’intermédiaire d’un simple rapport, il détecte les médicaments auxquels le patient sera résistant et les met en évidence afin qu’ils soient évités et que le traitement réussisse.
Le Prix de l’Impact sur la Société de 25 000 dollars US a été remis au Dr Eddy Agbo du Nigeria pour son test de dépistage du paludisme par les urines (UMT), un dispositif de diagnostic rapide sans analyse de sang permettant de dépister le paludisme en moins de 25 minutes. Les médicaments antipaludiques sont généralement administrés lorsque la fièvre est détectée. Cependant, le paludisme n’est pas à l’origine de tous les cas de fièvre. De plus, l’incapacité de diagnostiquer rapidement la maladie et de commencer un traitement antipaludique sans délai peut entraîner diverses complications, dont une insuffisance rénale, un œdème pulmonaire, une anémie aplasique voire le décès du patient. L’UMT détecte les protéines parasites du paludisme dans l’urine du patient dont la fièvre est due au paludisme ; il s’agit d’un test simple et abordable qui peut potentiellement révolutionner la prise en charge du paludisme et sauver des vies dans toute l’Afrique.