Au moins 19 personnes ont été tuées dans une attaque des rebelles ADF dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où ce groupe armé multiplie les tueries de civils, ont annoncé les autorités locales à l’AFP ce lundi 13 octobre 2025 au soir.
L’est de la RDC est en proie à des violences depuis 30 ans, avec une multitude de groupes armés et de milices présents dans la région. Le groupe antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda, s’est emparé entre janvier et février de vastes pans de territoire dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu voisin. Les combats se poursuivent malgré la signature d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali fin juin.
Au nord de la zone d’activité du M23, les ADF (Forces démocratiques alliées), un groupe armé formé par d’anciens rebelles ougandais ayant prêté allégeance à l’État islamique, commettent des massacres à répétition dans les territoires du nord de la province du Nord-Kivu et dans celle de l’Ituri.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des rebelles ADF ont mené une incursion dans le village de Mukondo, situé dans le territoire de Lubero, et « ont égorgé 19 personnes », a déclaré à l’AFP le colonel Alain Kiwewa, administrateur militaire de ce territoire.
« Il y a eu des maisons et boutiques incendiées » et « un déplacement massif de la population » locale, a-t-il ajouté.
Seize civils et un militaire congolais ont été identifiés à ce stade parmi les victimes, et plusieurs personnes ont été kidnappées par les assaillants, a assuré à l’AFP Kambale Maboko, président de la société civile locale.
Les autorités avaient été prévenues, selon lui, du risque d’attaque dans la zone.
« Il y a eu des alertes mais elles n’ont pas été prises en compte, et voilà le bilan, qui est très lourd », a-t-il déploré.
Des militaires ougandais sont déployés aux côtés de l’armée congolaise depuis 2021 dans l’est de la RDC pour combattre les ADF.
L’opération conjointe baptisée « Shujaa » n’a pas mis fin aux exactions.
Dispersées en plusieurs groupes, les ADF attaquent en priorité des civils sans défense, puis se retirent dans les immenses forêts qui couvrent la région avant l’arrivée des renforts.
Elles ont tué plus de 180 civils dans l’est du pays depuis juillet, lors de plusieurs attaques, selon un décompte de l’AFP.