La dégradation de la note de la France par S&P vendredi est « un appel à la lucidité, à la responsabilité » et, « pour convaincre » les agences de notation, « il faut qu’on vote un budget », a estimé samedi le ministre de l’Economie Roland Lescure.
« Cette décision de modifier la note de la France de A à A+, c’est la troisième en un an, les trois agences (Fitch, Moody’s et S&P, NDLR) ont dégradé » la note souveraine de la France, a souligné M. Lescure sur Franceinfo.
« Nous ne pouvons pas ignorer ce nuage. C’est au fond un nuage supplémentaire qui s’ajoute à un bulletin météo qui est déjà assez gris. C’est un appel à la lucidité, à la responsabilité », a-t-il dit.

Vendredi soir, alors que sa décision était attendue fin novembre, l’une des plus grandes agences de notation, S&P Global Ratings, a annoncé abaisser d’un cran sa note de la France, à A+, en invoquant une incertitude « élevée » sur les finances publiques en dépit de la présentation d’un budget pour 2026.
« Pour les convaincre que nos estimations sont les bonnes, il faut qu’on vote notre budget », a déclaré M. Lescure. « Il y a un débat parlementaire, je ne fais pas le match avant de l’avoir joué », a-t-il ajouté.
« C’est vraiment à nous, et quand je dis nous, c’est à la fois le gouvernement et le Parlement, de convaincre les observateurs, les agences de notation, les marchés financiers », a-t-il relevé.
« On a déposé un projet de budget pour 2026 mardi dernier. Ce projet vise à accélérer la réduction du déficit public à 4,7% du PIB (produit intérieur brut), on est à 5,4% cette année. (…) mais ce budget il faut qu’il soit voté », a-t-il insisté.
« C’est un élément très important, très important, parce que le 4,7% de l’année prochaine, c’est une première marche. L’objectif absolu, c’est en dessous de 3% du PIB en 2029, ça va nous permettre de stabiliser la dette. Donc, effectivement, ça va demander des efforts », a-t-il noté.
« Malgré la présentation cette semaine du projet de budget 2026, l’incertitude sur les finances publiques françaises demeure élevée », avait affirmé l’agence S&P vendredi soir.
Selon S&P, si cet « objectif de déficit public de 5,4% du PIB en 2025 sera atteint », « en l’absence de mesures supplémentaires significatives de réduction du déficit budgétaire, l’assainissement budgétaire sur (son) horizon de prévision sera plus lent que prévu ».
Avec AFP