L’accord du participe passé est la bête noire de bien des étudiants, mais aussi de nombreux enseignants.
Au Canada, l’Association québécoise des professeurs de français demande au ministère de l’Éducation de revoir les critères de correction sur les participes passés.
La réforme proposée ferait en sorte que tous les participes passés employés avec l’auxiliaire « avoir » resteraient invariables.
L’accord du participe passé n’est pas seulement difficile pour les québécois. L’adoption de cette proposition serait donc la bienvenue dans la trentaine de pays où le français est parlé.
Véronique Corpataux enseigne le français en 2e secondaire au Collège Mont Notre-Dame depuis près de 30 ans. Elle a pu observer au premier rang les difficultés éprouvées par ses élèves quand vient le temps d’accorder des participes passés.
‘Le piège dans lequel les élèves tombent tout le temps, c’est d’accorder un participe passé employé avec le verbe avoir avec le sujet de la phrase. Il faut déconstruire ça’, explique-t-elle.
Les règles d’accord actuelles, selon lesquelles le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le complément d’objet qui le précède, vont contre les intuitions des élèves, d’après elle.
Je pourrais passer des heures et des heures à leur fournir des exercices et tout ça. […] Il faut aussi être capable de transférer ça dans nos rédactions. Dans les textes qu’on écrit, l’élève a beaucoup de choses à faire.
Elle a à vérifier sa syntaxe, son vocabulaire, est-ce que ses idées s’enchaînent bien… Ça [l’accord des participes passé] vient ajouter une couche supplémentaire qui pourrait peut-être être allégée, explique l’enseignante.