Au Bénin, la Commission électorale nationale autonome (CENA) a rendu publique la liste des cinq duos candidats pour l’élection présidentielle du 12 avril 2026.
Le dépôt des dossiers s’est achevé le 14 octobre à minuit, clôturant une période de cinq jours qui aura vu défiler les postulants dans les locaux de la CENA à Cotonou.
En tête, le duo de la majorité sortante : Romuald Wadagni, expert-comptable, et Mariam Chabi Talata, inspecteur des enseignements secondaires.
Wadagni avait déjà occupé diverses responsabilités gouvernementales. Il incarne la continuité avec l’ère Talon, qui s’achève selon la Constitution. Son premier passage au siège de la CENA, le vendredi 10 octobre, a donné le ton. Les militants de la mouvance présidentielle l’ont accompagné. Bref, l’appareil de l’État s’était mobilisé.
L’opposition n’a pas attendu. Le parti Les Démocrates présente Vigilé Renaud Agbodjo, avocat, accompagné de Jude Bonaventure Lodjou, juriste. Le duo est arrivé tard en soirée le 14 octobre, suivi par une délégation importante de députés. Cette formation politique contrôle 28 sièges à l’Assemblée nationale. Le chiffre n’est pas anodin : chaque candidat doit réunir au moins 28 parrainages de députés ou de maires, issus d’au moins 15 des 24 circonscriptions électorales du pays.
La Force cauris pour un Bénin émergent, autre parti d’opposition, aligne Paul Hounkpè et Judicaël Hounwanou. Ce dernier figure parmi les visages connus du journalisme béninois. Hounwanou a animé plusieurs émissions télévisées pendant deux décennies. Son inexpérience politique constitue cependant une variable étrangère dans la compétition.
Deux autres duos complètent le tableau. Prince Anatole Ouinsavi, président de l’Union nationale de la jeunesse béninoise, a déposé sa candidature accompagné de Remilekoun Agathe Bello. Cette candidature surprise a retenu l’attention. Ouinsavi jouissait d’une certaine visibilité auprès des cercles jeunes, mais sa projection à la magistrature suprême demeurait improbable. Enfin, Elisabeth Agbossaga, ancienne candidate en 2016, s’est présentée avec Boni Neto Gansaré sous le label de la Promesse tenue pour la démocratie et un Bénin nouveau. Agbossaga a clôturé la parade quelques minutes avant minuit.
La CENA dispose de 72 heures pour notifier chaque duo des observations formelles. Les dossiers incomplets devront être complétés dans ce délai. Après cette phase, la Commission disposera de huit jours pour examiner les candidatures et publier sa liste provisoire. L’examen porte essentiellement sur deux points : la légalité des parrainages et la conformité aux critères constitutionnels.
Pour rappel, tout candidat au Bénin doit être de nationalité béninoise, âgé d’au minimum 40 ans et d’au maximum 70 ans. Il ou elle doit jouir de tous les droits civils et politiques. Un collège de trois médecins assermentés doit certifier l’état complet de bien-être physique et mental. Aucune exception n’existe.
Le scrutin lui-même suivra un système uninominal majoritaire à deux tours. Si aucun candidat n’obtient plus de 50 % des voix au premier tour, les deux arrivés en tête s’affronteront quinze jours après.
