La reine d’Angleterre va-t-elle rester sur le trône britannique jusqu’à son dernier souffle ? Dimanche, Elisabeth II a été contrainte d’ annuler sa participation à une cérémonie officielle à Londres en raison de son état de santé. Ce n’est pas le premier événement que la monarque de 95 ans annule ces dernières semaines après sa brève hospitalisation le mois dernier.
Au Royaume-Uni, des voix commencent à s’élever pour qu’elle cède le trône à son fils aîné, le prince Charles. « Son travail consiste à se rendre à ce genre d’événements, et là elle ne peut pas y aller. Soyons honnêtes, elle ne peut pas faire son travail », a lancé ce lundi le journaliste Kevin Maguire dans l’émission Good Morning Britain, sur la chaîne ITV.
Mais dans les faits et les codes de la monarchie britannique, les choses ne sont pas aussi simples.
Pourquoi la reine, malgré son état de santé, ne laisse-t-elle pas sa place ?
Tout d’abord parce qu’elle ne semble tout simplement pas le vouloir. Visiblement le « mal de dos » dont souffre la souveraine, selon le palais de Buckingham, n’est pas une raison suffisante pour laisser sa place. Pour tenir son rôle, ce n’est pas tant le physique que le mental qui compterait. « Elle reste sensée, a la pleine capacité de ses moyens et se sent encore capable de régner », assure l’historien David Feutry à 20 Minutes.
Un argument également mis en avant par le chroniqueur Andrew Pierce, toujours dans Good Morning Britain. Pour lui, la reine reste « mentalement forte » et capable de tenir des conversations avec les dirigeants mondiaux sur les grandes questions politiques.
Que dit la tradition monarchique de Grande-Bretagne ?
« Etre roi ou reine, c’est bien plus qu’un métier, c’est une obligation morale, un sacerdoce », assure David Feutry. Tous les membres de la famille royale sont préparés à régner dès leur plus jeune âge. Autant dire qu’on ne se débarrasse pas de son rôle comme ça.
« Les usages sont fixés depuis La Déclaration des droits de 1689 et, en 1701, les règles de succession ont définitivement été mises en place désignant comme héritier du trône le premier fils du roi, indique David Feutry. La règle a été amendée en 2013. C’est désormais le premier enfant du roi et de la reine, qui devient héritier quel que soit son sexe. » Si les règles de succession sont bien établies, celles d’une possible retraite pour une reine nonagénaire n’existent pas. Pour laisser sa place, il faut abdiquer.