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Elysée : Qui est Claire Hédon, la future Défenseure des droits ?

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Présidente d’ATD-Quart Monde et ancienne productrice radio, Claire Hédon a été choisie par l’Élysée pour succéder à Jacques Toubon à la tête du Défenseur des droits, une institution qui s’est récemment muée en vigie des libertés publiques.

Cette nomination proposée par le premier ministre Édouard Philippe doit encore être entérinée par la «commission concernée» de l’Assemblée nationale et du Sénat, comme prévu par la Constitution, a indiqué mardi 30 juin l’Élysée dans un communiqué. Si la nomination de Claire Hédon était entérinée, elle prendrait la succession de l’ancien ministre de droite Jacques Toubon, qui doit quitter fin juillet la tête de cette autorité indépendante.

Ancienne journaliste radio, notamment sur RFI, Claire Hédon a présenté de 2003 à 2017 l’émission Priorité Santé sur RFI. Depuis 2015, elle préside l’association ATD-Quart Monde, qui lutte contre l’extrême pauvreté. Elle a découvert l’association à travers une bibliothèque de rue, dans les bidonvilles, lors d’un reportage à Bangkok en 1992, avant de participer pendant douze ans à ses universités populaires.

Dans une interview à la Nouvelle République en 2017, elle expliquait combien sa pratique du journalisme lui avait apporté «dans le domaine de la communication» : «Il y a toujours eu un lien entre mon travail et ATD. Mes vingt ans passés dans le mouvement ont influencé ma manière de travailler. Même s’ils s’expriment mal, les gens ont des choses à dire.» Présent dans une trentaine de pays, le mouvement ATD Quart-Monde a milité au cours de son histoire pour la création du RMI [devenu RSA], de la couverture maladie universelle, et du droit au logement opposable.

 

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Claire Hédon avait accueilli Emmanuel Macron dans un centre d’ATD-Quart Monde à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) en septembre 2018, en marge de la présentation de la stratégie gouvernementale de lutte contre la pauvreté. Figure de la société civile, elle tranche radicalement avec le profil de grand commis de l’État de Jacques Toubon. Énarque, député de Paris, maire historique du treizième arrondissement, ce chiraquien né en 1941 a été successivement ministre de la Culture puis de la Justice de 1993 à 1997, avant d’être nommé Défenseur des droits par François Hollande en 2014.

Défense des libertés

Pendant son mandat de 6 ans, le Défenseur des droits a fait entendre sa voix pour défendre les droits et libertés dans le cadre des relations avec les administrations, lutter contre les discriminations ou encore veiller au respect de la déontologie par les personnes exerçant des activités de sécurité.

Il a ainsi très tôt réclamé l’interdiction des lanceurs de balle de défense (LBD), dont l’utilisation face aux «gilets jaunes» a fait polémique, et s’est récemment inquiété de la «dimension systémique» des discriminations en France. Mais il a aussi critiqué les contrôles au faciès, pour lesquels il souhaite une «traçabilité», la gestion des camps de migrants ou le mauvais accueil des mineurs étrangers.

Dans son rapport annuel début juin, il relevait un bond d’environ 30% des dossiers liés à la «déontologie de la sécurité», pendant une année marquée par les manifestations de «gilets jaunes». En pleine polémique sur les violences policières, il y pointait «une crise de confiance des citoyens à l’égard des forces de sécurité» et appelle à «une prise de conscience des autorités» pour sortir des «logiques ”guerrières”». Autant de thèmes que Claire Hédon a déjà brassés à la tête d’ATD-Quart Monde, selon une responsable de l’association.

«La défense des droits fondamentaux est également la vocation centrale d’ATD-Quart Monde, c’est d’ailleurs cela qui a dû jouer dans le choix d’Édouard Philippe», a indiqué à l’AFP cette responsable, ajoutant que «les discriminations à l’encontre des plus fragiles» sont au cœur des missions d’ATD.

Avec Le Figaro