Les Balkany sont une fois encore sur le gril. Et cette fois-ci, c’est Isabelle, la femme de l’ex-maire de Levallois-Perret Patrick qui vient de recevoir un coup de massue. Pour cause, six petites lignes d’un arrêté présidentiel paru au Journal Officiel annonçant « l’exclusion de droit de l’ordre national de la Légion d’honneur de Mme Isabelle Balkany ». « Franchement, c’est une humiliation publique inutile », a réagi l’intéressée. Une annonce qui survient quelques jours après les moqueries de cette dernière à la suite de la gifle reçue par Emmanuel Macron.
Cette exclusion est en fait une mesure automatique après sa condamnation définitive à trois ans de prison ferme et dix ans d’inéligibilité pour fraude fiscale, prononcée par la cour d’appel de Paris en mars 2020. En février dernier le juge d’application des peines d’Évreux (Eure) leur avait par ailleurs accordé à elle et son époux Patrick le placement sous bracelet électronique.
« Cela m’a blessée »
Le règlement de la Légion d’honneur ne souffre aucune exception. Il indique, dans son article R 91, que les personnes « condamnées à une peine d’emprisonnement sans sursis égale ou supérieure à un an » sont exclues de l’ordre. « Toute condamnation à une peine d’emprisonnement emporte, pendant l’exécution de cette peine, la suspension des droits et prérogatives ainsi que du traitement attachés à la qualité de membre de l’ordre », complète l’article R94.
Sa Légion d’honneur, Isabelle Balkany l’avait reçue en 2008. Elle lui avait été remise le 27 mai de cette année par Nicolas Sarkozy, alors président de la République, et ami proche du couple qui régnait alors sur Levallois, lors d’une cérémonie à laquelle était convié tout le gratin politique des Hauts-de-Seine, dont Charles Pasqua, ancien patron du département.
« Je l’ai reçue pour mon action d’élue locale, comme vice-présidente du conseil général, précise Isabelle Balkany. En ne déclarant pas mon patrimoine familial, j’ai commis une faute, ça c’est sûr. Une faute doit être sanctionnée et j’accepte la sanction. Même si elle est incroyablement dure. Mais les deux n’ont rien à voir. Tout cela je l’ai expliqué aux responsables de l’ordre de la Légion d’honneur quand ils m’ont appelée il y a trois mois. Et puis voilà, ça tombe au journal officiel ce matin, sans qu’on me prévienne… » grince encore l’élue déchue.
La Légion d’honneur n’est pas la seule distinction qu’Isabelle Balkany pouvait arborer. C’est même avec davantage de fierté qu’elle évoque ses palmes académiques remises bien avant par l’Éducation nationale. « C’était déjà pour mon boulot sur les collèges, parce que j’ai eu quelques idées pas trop stupides qui ont été reprises partout », s’enorgueillit-elle.
Aujourd’hui et même si elle confesse avoir « peu porté » cette Légion d’honneur, Isabelle Balkany a du mal à avaler la pilule. « Cette exclusion m’a quand même blessée », confie-t-elle.