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Endométriose : chères femmes, voici les symptômes qui doivent vous alerter

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L’endométriose est une maladie chronique qui touche 1 femme sur 10 en âge de procréer en France, soit 1,5 à 2,5 millions de femmes selon le ministère de la Santé. Cette pathologie se caractérise par la présence de tissu semblable à l’endomètre en dehors de la cavité utérine.

Les symptômes de l’endométriose apparaissent avec les premières règles ou plus tard. Ils sont légers, aigus, périodiques ou chroniques selon les personnes, voire totalement absents dans les formes asymptomatiques. Comment reconnaître une endométriose ?

Il n’existe pas une mais des endométrioses. Chaque femme est différente et les symptômes dépendent de la localisation des lésions. Toutefois 5 signes peuvent alerter. Explications avec le Dr Émilie Faller, gynécologue obstétricienne spécialisée en chirurgie gynécologique.

Règles douloureuses : le premier symptôme de l’endométriose

Le symptôme le plus courant de l’endométriose est la douleur, puisqu’il concerne 50 à 91% des femmes selon les études. “Les douleurs de règles (dysménorrhée) sont intenses et apparaissent souvent dès les premiers cycles”, explique le Dr Émilie Faller.

“Pour évaluer l’intensité de la douleur, on utilise une échelle visuelle analogique. La patiente doit attribuer un chiffre entre 0 et 10 pour auto-évaluer sa douleur ressentie”, précise la gynécologue. 0 étant l’absence de douleur et 10 la douleur maximale imaginable. “On considère que la dysménorrhée est intense au-delà de 7 sur 10”.

Toutefois, toutes les femmes peuvent souffrir de règles douloureuses sans être porteuses d’endométriose. Si la douleur cède avec du paracétamol, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. En ce qui concerne l’endométriose, il s’agit, dans la majorité des cas, d’une douleur invalidante entraînant une incapacité totale ou partielle pendant quelques jours, voire, pour les cas les plus sévères, permanente.

“Chez les ados, c’est souvent rater l’école, aller à l’infirmerie tous les mois, les femmes qui travaillent, quant à elles, ne peuvent parfois pas se lever pour aller travailler”, rapporte Émilie Faller. Quand la douleur devient invalidante, il faut en parler à un médecin.

Les troubles urinaires liés à l’endométriose

“L’endométriose peut entraîner des douleurs lors de la miction”, atteste le Dr Émilie Faller. Comme une sensation de brûlure au moment d’uriner. Les troubles urinaires se caractérisent aussi par une dysurie (une difficulté à uriner), pollakiurie (une envie fréquente d’uriner) ou encore une hématurie (la présence de sang dans les urines).

Certaines femmes se plaignent parfois de signes évocateurs d’une infection urinaire ou de “cystites” à répétition en période de règles mais l’examen de leurs urines ne retrouve pas de germes. Cela se manifeste par des envies plus fréquentes d’uriner pendant les règles et des douleurs lors des mictions. Le caractère cyclique en rapport avec la survenue des règles doit faire évoquer l’atteinte vésicale par l’endométriose.

La dyspareunie, un symptôme majeur de l’endométriose

Les douleurs pendant les rapports sexuels, aussi appelées dyspareunies, restent un sujet tabou. Il s’agirait pourtant du troisième symptôme le plus courant, qui toucherait 59 % des endométriosiques, comme le rapporte l’auteure Marie-Rose Galès dans son ouvrage Endo & Sexo, Avoir une sexualité épanouie avec une endométriose.

“Dans le cadre d’une endométriose, on parle souvent de dyspareunie profonde parce que ça va toucher des nodules de l’endométriose qui se situent au fond du vagin, sur les ligaments utéro-sacrés”, précise Émilie Faller. “Ces douleurs surviennent notamment dans les positions où la pénétration est très profonde” (comme l’enclume, la levrette ou l’Andromaque), indique la gynécologue.

Les dyspareunies peuvent être variables, d’une simple gêne à une impossibilité d’avoir des relations sexuelles. Elles peuvent débuter dès les premiers rapports ou apparaitre plus tard.

Les symptômes digestifs de l’endométriose

Les troubles intestinaux sont fréquents chez les personnes atteintes d’endométriose. “Elles ont souvent des douleurs importantes pour aller à la selle avec des diarrhées pendant les règles et une constipation en dehors des règles”, explique le Dr Faller. Les douleurs les plus évocatrices sont les douleurs défécatoires lors de l’émission des selles, qui peuvent aller jusqu’au malaise vagal.

Il peut aussi y avoir un ballonnement abdominal et, plus rarement, la présence de sang dans les selles. Ces symptômes peuvent être le signe d’une endométriose digestive, mais aussi être le résultat de l’inflammation des lésions d’endométriose.

Endométriose : des douleurs pelviennes chroniques

On associe la plupart du temps l’endométriose à des douleurs pendant la période des règles. C’est le cas lors du premier stade de la maladie. Mais au fil des années, les douleurs peuvent également être ressenties en dehors des règles. L’apparition de douleurs pelviennes chroniques marque un tournant dans la maladie. “Cela signifie que la maladie s’est développée et qu’il y a des nodules qui font qu’on a mal tout le temps”, affirme Émilie Faller. Ces douleurs irradient dans le bas du ventre, le dos, le bassin. Selon les chiffres de l’Inserm, 40% des femmes qui souffrent de douleurs pelviennes chroniques, en particulier au moment des règles, seraient atteintes d’endométriose.

La gynécologue tient à rappeler qu’il n’y a pas de corrélation entre l’importance des symptômes et la sévérité de la maladie. “C’est une maladie qu’on a du mal à diagnostiquer, car il y a certaines femmes qui ont très très mal et on ne voit rien lors des examens parce que l’endométriose est superficielle et d’autres qui ont une endométriose très développée et qui n’ont aucune douleur”, insiste la spécialiste.

Si vous présentez un ou plusieurs de ces symptômes, parlez-en à votre médecin traitant ou à votre gynécologue qui pourra ensuite vous orienter vers des spécialistes si une endométriose est suspectée.