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Enquête FinScope : 60 % des Togolais de plus de 15 ans ont accès aux services financiers

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Cérémonie de présentation des résultats de l’enquête ce mardi : De gauche à droite Mme Kardiata Lô Ndiaye (PNUD), Mme Reckya Madougou (Bénin), Mme Tomegah-Dogbé et à l’extrême droite, Nicolas Berlanga Martinez (Ambassadeur de l’UE au Togo)/ Copyright :Manationtogo
Cérémonie de présentation des résultats de l’enquête ce mardi : De gauche à droite Mme Kardiata Lô Ndiaye (PNUD), Mme Reckya Madougou (Bénin), Mme Tomegah-Dogbé et à l’extrême droite, Nicolas Berlanga Martinez (Ambassadeur de l’UE au Togo)/ Copyright :Manationtogo

Une enquête sur la demande en services financiers des Togolais commanditée par le Gouvernement togolais, menée par l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (Inseed) du 17 mars au 24 avril derniers, et dont les résultats ont été présentés ce mardi 27 septembre à Lomé, a permis de définir la typologie de l’inclusion financière de la population togolaise située dans la tranche d’âge de 15 ans et plus.

Cette enquête consommateurs FinsCope Togo 2016 s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme Making access to financial services possible (MAP, en français : Rendre possible l’accès aux services financiers) pour arriver à définir d’une manière scientifique une stratégie nationale de la finance inclusive à partir des besoins réels des populations afin d’y répondre efficacement.

Elle a pris en compte 5.197 ménages, tant en milieu urbain que rural, repartis sur l’ensemble du territoire national avec une attention particulière accordée à Lomé Commune, prise comme une 6ème région, pour obtenir un échantillon représentatif des 4,1 millions de la population adulte togolaise.

Il en ressort selon les résultats que « si nous nous référons aux structures des banques formelles accréditées par la BCEAO, 18 % utilisent les services. Mais quand on étend aux micro-finances, on se retrouve à 45 %. Ce qui veut dire que 60 % des Togolais adultes de 15 ans et plus utilisent les services financiers », a déclaré Akoly Gentry, Directeur technique de l’enquête FinsCope.

 

De cette étude, il ressort les points saillant suivants :

Les niveaux de l’inclusion financière : presque 60 % de la population de 15 ans et plus ont accès aux services financiers. Toutefois, il existe des disparités et des leviers qui devraient permettre une plus large inclusion financière de la population. Il apparaît donc que, 45 % des adultes du Togo sont formellement servis notamment par les banques et par les autres produits et services (non bancaires) ; 18 % sont servis par les banques ; 42 % utilisent les autres produits et services (non bancaires) ; 31 % utilisent seulement des mécanismes non formels (informels) pour gérer leurs finances tandis que 40 % des personnes âgées de 15 ans et plus sont financièrement exclus.

Les personnes financièrement exclues : les adultes qui sont financièrement exclus sont ceux qui n’ont pas ou n’utilisent aucun service ou produit financier en leur nom. Puisque 40 % de tous les adultes du Togo sont financièrement exclus, ceci représente environ 1,67 million d’adultes. Les personnes financièrement exclues viennent principalement des milieux ruraux, la plupart du temps des femmes, âgés de 14 à 34 ans, sans éducation formelle, particulièrement l’école primaire ou le jardin d’enfants et concernent davantage la région des plateaux.

Absorption des services et produits financiers : l’étude était axée sur une gamme de services et produits financiers au Togo, notamment le crédit, l’épargne, la monnaie électronique, les services bancaires et l’assurance.

Le Crédit: le crédit n’est pas largement utilisé au Togo. Environ 27 % des Togolais ont accès au crédit. Presque 17 % des adultes togolais utilisent des prestataires informels. L’aspect positif est que, environ 28 % de ceux qui empruntent ont indiqué avoir emprunté pour débuter ou agrandir une entreprise ou des activités d’entreprises et 19 % utilisent le crédit pour financer l’achat des produits agricole en vue de faire du commerce. Dans les deux cas, il s’agit de motifs de développement d’entreprise, un comportement financier qui est encouragé.

L’épargne et l’investissement : l’épargne et l’investissement sont des éléments essentiels pour l’accumulation de richesse, et pour faciliter les dépenses planifiées ou non planifiées liés aux chocs et à la consommation. Seulement 20 % des adultes épargnent dans des institutions formelles et tirent parti des instruments productifs d’intérêt tandis que 22 % sont épargnent auprès d’institutions informelles et 13 % épargnent à la maison. Les principales barrières à l’épargne semblent être le caractère abordable puisque les adultes indiquent n’avoir pas assez d’argent après avoir fait les dépenses de subsistance. En outre, ceux qui épargnent le font pour faire face aux dépenses de subsistance futures.

Les canaux de la monnaie électronique et du transfert d’argent : Actuellement, seulement 24 % des personnes âgées de 15 ans et plus se sont inscrits comme utilisateurs de monnaie électronique, ce qui fait de lui un autre levier de l’inclusion financière. Approximativement 24 % des personnes âgés de 15 ans et plus utilisent les mécanismes de transfert d’argent – principalement à travers la famille et les amis. La principale motivation mentionnée pour la monnaie électronique était la convenance (prenant moins de temps) et son caractère abordable en termes de coût tandis que les barrières se sont révélées être le manque d’argent pour les transferts d’argent et l’insuffisance d’information sur le service.

L’assurance et l’atténuation des risques : la souscription à l’assurance est faible (19 %) avec pour principales barrières à l’assurance le manque d’information (pour ce qui sont sans assurance). L’enquête a montré que 50 % des personnes qui n’ont pas entendu parlé d’assurance maladie/médicale ; 43 % ne sont pas au courant de l’assurance accident/voyage ; et 28 % ne sont pas au courant des fonds de retraites dans le but de planifier pour faire face à la vieillesse ou au départ à la retraite.

L’utilisation des Institutions de Microfinance : 17 % de ceux qui ont 15 ans et plus ont accès aux produits de microfinance principalement l’épargne et 22 % ont confiance aux mécanismes de crédit des IMF. Des 17 % ayant accès aux produits de microfinance, environs 57 % sont femme et 60 % vivent dans les zones rurales.

La capacité financière : l’éducation des consommateurs et l’alphabétisation financière sont un problème réel au Togo. Principalement dans le domaine de l’assurance, où la plupart des adultes ne connaissent pas grand-chose aux finances. En plus, environ 53 % des adultes ont indiqué un besoin pour l’éducation financière, recherchant principalement des informations sur comment gérer leur propres finances séparément de celles de leurs activités entrepreneuriales. En outre 63 % des adultes ne recherchent pas des conseils financiers nulle part et sont prisonniers du manque d’informations.

Les difficultés financières : Environ 71 % ont indiqué connaître des difficultés financières pour faire face à leurs obligations financières. Une proportion additionnelle de 37 % a indiqué être toujours ou la plupart du temps, à court d’argent pour principalement dû à des revenus irréguliers et insuffisants. Ceci peut s’expliquer par le fait que 56 % ne gardent pas de manière précise les traces de leurs dépenses. Cette mauvaise gestion financière pourrait être régler par un programme National de l’alphabétisation financière.

Mettre en place une croissance et un développement durable et inclusif : s’appuyant sur les conclusions de l’étude FinScope, le Gouvernement du Togo a défini les priorités de l’inclusion financière qui assurent l’amélioration de la vie des populations togolaises. Certaines de ces priorités définies sont:

Trouver des produits innovants adaptés aux besoins de ceux qui sont exclus.

Promouvoir l’accès au crédit pour offrir des opportunités de financer les moyens de production ou des opportunités de commencer une activité ou acheter des équipements agricoles.

S’inspirer des leçons apprises des pays de l’Afrique de l’Est où M-Pesa a été un produit efficace dans l’amélioration de l’inclusion financière.

Agir sur les leviers et travailler sur les barrières pour une inclusion financière plus complète servant la base.

Besoin d’une stratégie et d’un programme Nationaux d’Alphabétisation Financière pour traiter des questions liées à l’autonomisation et à la protection des consommateurs ainsi que les problèmes relatifs à la connaissance financière pour encourager les bonnes pratiques et les bons comportements financiers.

 Une attention spéciale accordée aux jeunes : avec une population adulte âgée entre 15 et 34 ans de 56 %, le Gouvernement accorde une considération particulière aux jeunes et aux problèmes qui les affectent. Environ 15 % des jeunes ont un compte bancaire en leur nom, 27 % utilisent les services financiers formels (non bancaires) et 11 % utilisent des mécanismes informels pour gérer leur vie financière bien que 47 % d’entre eux soit financièrement exclus. Puisque presqu’un jeune adultes sur deux n’a aucun type de compte financier, cette question est une réelle préoccupation pour les décideurs politiques.

D’autres informations plus détaillées sur l’enquête sont accessibles le site de FinMark.

A propos de FinMark Trust

 FinMark Trust (FMT) est une organisation (fiducie) indépendante crée en 2002 avec pour objectif de faire fonctionner les marchés au bénéfice des pauvres. Le financement initial de base a été offert par UKaid de la part du Département pour le Développement International (DFID) à travers son bureau pour l’Afrique Australe. Récemment, des financements additionnels s’y sont ajoutés notamment ceux de l’UNCDF, de la Fondation Bill & Melinda Gates, de la Fondation MasterCard aussi bien de ceux d’institutions privées et publiques à l’échelle au niveau des pays. L’objectif de FinMark Trust est ‘de faire fonctionner les marchés au bénéfice des pauvres, en promouvant l’inclusion financière et l’intégration financière régionale’. FinMark Trust fait cela en menant des recherches pour identifier les contraintes systémiques qui empêchent les marchés financiers de se rapprocher de ces consommateurs et de faire des plaidoyers pour des changements sur la base des conclusions des recherches.