Au Nigeria, le président Bola Tinubu a annoncé ce mercredi 17 septembre 2025 que l’Etat d’urgence, déclaré il y a six mois dans l’Etat riche en pétrole de Rivers (sud du Nigeria) en raison d’une crise politique, prendrait fin ce jour à minuit.
La mesure permet le retour au pouvoir dès jeudi du gouverneur local civil Siminalayi Fubara.
En mars 2025, M. Tinubu a nommé le vice-amiral à la retraite Ibok-Ete Ibas pour administrer temporairement cet Etat, dans un contexte de luttes politiques internes depuis 2023 qui ont paralysé le pouvoir législatif local, ainsi que d’une série d’attaques contre les infrastructures pétrolières.

La région du delta du Niger, d’où est extrait le pétrole du pays et qui est en proie à la violence des gangs et aux pillages d’oléoducs, est essentielle à l’économie du premier producteur de pétrole du continent.
« Il existe un élan général vers un nouvel esprit de compréhension, une forte volonté et un enthousiasme puissant de la part de toutes les parties prenantes de l’État de Rivers en faveur d’un retour immédiat à la gouvernance démocratique », a estimé le président Tinubu dans un communiqué mercredi.
« C’est donc avec grand plaisir que je déclare que l’état d’urgence dans l’État de Rivers au Nigeria prendra fin à compter de minuit aujourd’hui », a-t-il ajouté.
Une lutte de pouvoir entre le gouverneur de l’opposition Siminalayi Fubara et son prédécesseur, Ezenwo Nyesom Wike, est à l’origine de la crise.
Tous deux appartiennent au Parti démocratique populaire (PDP), parti d’opposition, bien que M. Wike soit proche de M. Tinubu et critique souvent l’opposition.
M. Wike a choisi M. Fubara pour lui succéder à Rivers après des années de collaboration.
Mais la volonté de M. Fubara de se démarquer de son mentor ont rapidement dégénéré en crise politique d’ampleur.
Le conflit s’est traduit par un procès, une tentative de M. Fubara de dissoudre l’assemblée législative, un gel des fonds fédéraux versés à l’État et un incendie criminel dans les locaux de l’assemblée législative.
Après des réunions organisées par M. Tinubu pendant l’état d’urgence, MM. Fubara et Wike ont déclaré avoir résolu leurs différends.
Entre-temps, des élections locales ont eu lieu, au cours desquelles le parti au pouvoir, l’APC, a remporté la majorité à l’assemblée législative de l’État pour la première fois dans son histoire.