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États-Unis : Banni de Twitter, Facebook et YouTube, Donald Trump riposte de façon surprenante

Crédit photo : rfi

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L’ancien président américain Donald Trump compte “résister face à la tyrannie des géants des technologies” qui l’ont exclu de leurs plateformes.

Banni en janvier de Twitter, Facebook et YouTube, Donald Trump a décidé de riposter en créant son propre réseau social. Il a annoncé, mercredi 20 octobre, le lancement de “Truth Social” au premier trimestre 2022. Il sera d’abord accessible en version bêta sur invitation dès novembre 2021, précise un communiqué qui indique que l’application est déjà disponible en précommande sur l’App Store.

Par ce biais, l’ancien président veut “résister face à la tyrannie des géants des technologies”, qui ont “utilisé leur pouvoir unilatéral pour réduire au silence les voix dissidentes en Amérique”, déclare-t-il dans le communiqué. “Je suis enthousiaste à l’idée de partager mes pensées sur Truth Social et de reprendre le combat contre les Big Tech.”

“Nous vivons dans un monde où les Taliban ont une énorme présence sur Twitter alors que votre président américain préféré a été réduit au silence. C’est inacceptable”, poursuit Donald Trump.

Une annonce qui a déjà été saluée dans un communiqué par Jason Miller, un ancien conseiller de Donald Trump, désormais patron d’un autre réseau social conservateur baptisé “Gettr”. “Maintenant, Facebook et Twitter perdront encore plus de parts de marché.”

Un blog brièvement lancé

Le milliardaire républicain avait été évincé de Facebook, Twitter et YouTube après le violent assaut mené contre le Capitole par ses partisans, lors de la cérémonie de certification de la victoire du démocrate Joe Biden à l’élection présidentielle, le 6 janvier.

Twitter avait alors exclu Donald Trump “indéfiniment à cause du risque de nouvelles incitations à la violence”, le coupant de ses près de 89 millions d’abonnés.

L’ostracisation soudaine du chef de l’État avait largement été qualifiée de “censure” par les républicains, et globalement saluée par les élus démocrates, et la société civile américaine. Mais en Europe, elle avait suscité des critiques d’associations et de dirigeants, dont la chancelière allemande Angela Merkel, inquiets du pouvoir des sociétés technologiques sur la liberté d’expression.

Furieux de ne plus avoir accès à son porte-voix favori, où il tweetait quotidiennement et avait annoncé nombre de grandes décisions présidentielles ainsi que des limogeages tonitruants, l’ex-président avait promis la création d’un réseau social.

Il avait brièvement lancé en mai un blog, qui n’était en fait qu’un onglet sur son site où étaient rassemblés ses communiqués, avant d’y mettre un terme sous les moqueries d’observateurs convaincus qu’il s’agissait du réseau social promis.

Une opération financière

L’ancien président voit grand avec la plateforme Truth Social. Elle appartiendra au groupe nouvellement créé Trump Media & Technology (TMTG), une structure qui fournira également un service de vidéo à la demande et des podcasts “non-woke”, précise le communiqué.

Le groupe Trump Media & Technology va fusionner avec Digital World Acquisition Corp (DWAC) afin d’être cotée, précise le communiqué.

L’entreprise DWAC est un Spac (“Special Purpose Acquisition Company”) : une société sans activité commerciale et dont le but est de lever des fonds en entrant sur une place boursière, puis de fusionner avec une société cible qui souhaite se faire coter, le nouveau groupe de Donald Trump en l’occurrence.

DWAC est cotée à l’indice Nasdaq et, toujours selon le communiqué, le nouveau groupe de Donald Trump serait ainsi valorisé à 875 millions de dollars.

Avec AFP et Reuters