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États-Unis : ce réseau social porte plainte contre Amazon

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Amazon avait annoncé qu’il suspendrait le compte de Parler à 8H00 GMT du lundi 11 janvier, expliquant dans une lettre adressée au site conservateur avoir « observé récemment une augmentation persistante de contenus violents ». Mais Parler estime que cette décision est plutôt motivée par des considérations politiques et par la volonté de réduire la concurrence au bénéfice de Twitter. Elle reproche également à Amazon de ne pas lui avoir donné un préavis de trente jours avant de couper les ponts. Aussi Parler demande au tribunal d’empêcher Amazon de lui bloquer ses serveurs.

« Cela revient à débrancher un patient sous assistance respiratoire. Cela va tuer l’entreprise – au moment même où elle montait en flèche », écrit Parler dans sa plainte. Les géants de la tech Apple et Google avaient auparavant retiré de leurs plateformes de téléchargement d’applications le réseau social où se multipliaient, selon eux, « menaces de violences » et « activités illégales ». Tous ces groupes reprochent à Parler une politique de modération trop laxiste.

La popularité du site a grimpé en flèche après la fermeture définitive par Twitter du compte de Donald Trump le vendredi 8 janvier : le jour suivant, cette application était la plus téléchargée aux États-Unis sur la plateforme d’Apple. Le dimanche 10 janvier, dans un entretien à Fox News, le cofondateur du site John Matze a souligné que la remise en route du site pourrait prendre du temps.

« Tous nos partenaires, ceux qui gèrent les textos, les courriels, nos avocats, nous ont laissés tomber le même jour », a-t-il déploré. « On va faire tout ce qu’on peut pour revenir en ligne le plus rapidement possible mais tous les fournisseurs que nous contactons nous disent qu’ils ne veulent pas travailler avec nous si Apple ou Google n’approuve pas », a-t-il expliqué. Et il est difficile de trouver « 300 à 500 serveurs informatiques en 24 heures ». Dans un communiqué dimanche soir, il a réaffirmé vouloir faire de Parler un lieu de « dialogue ouvert » où la violence n’était en aucun cas tolérée.

Lancé en 2018, le réseau social fonctionne un peu comme Twitter, avec des profils à suivre et des « parleys » au lieu de tweets. Basé à Henderson, dans le Nevada, il a été lancé par John Matze, un ingénieur informatique, et Rebekah Mercer, une importante donatrice du parti républicain. La plateforme attirait surtout à ses débuts des franges ultra-conservatrices, voire d’extrême-droite. Mais elle accueille aussi maintenant des voix républicaines plus traditionnelles. Le présentateur vedette de Fox News Sean Hannity y avait 7,6 millions d’abonnés avant que Parler ne soit suspendu; son collègue Tucker Carlson en avait 4,4 millions. Etaient aussi présents des responsables politiques républicains comme le parlementaire Devin Nunes ou la gouverneure du Dakota du Sud, Kristi Noem.

Déjà en plein essor, l’application avait accueilli ces derniers jours, une profusion de nouveaux abonnés ulcérés par la décision de Twitter de bannir Donald Trump. D’autres réseaux grand public comme Facebook, Instagram, Snapchat ou Twitch ont aussi suspendu le profil du locataire de la Maison Blanche. De nombreux fans du président américain se sont rués dans la foulée sur les plateformes conservatrices comme Parler ou Gab.

Ce dernier a d’ailleurs profité des événements pour gagner des centaines de milliers d’abonnés ces dernières heures. Environ « 600.000 à 700.000 » internautes s’inscrivent actuellement chaque jour sur la plateforme, a indiqué Andrew Torba, co-fondateur et directeur général de ce réseau social créé en août 2016, dans une vidéo. Gab a enregistré plus de 40 millions de visiteurs uniques sur la semaine écoulée, a-t-il ajouté. Le site ne communique toutefois pas son nombre total d’abonnés.

Avec le Figaro.