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Europe / Manque de composants électroniques : le continent trop « vulnérable » face à l’Asie

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Ce lundi 15 février, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a déploré la dépendance de l’Europe aux composants électroniques en provenance d’Asie, alors que la pénurie mondiale de semiconducteurs a forcé l’arrêt de plus d’une usine automobile.

Selon le ministre au cours d’un point-presse suite à un échange avec le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, « Notre dépendance vis-à-vis de l’Asie est excessive et inacceptable (…) elle nous rend vulnérable ».

Particulièrement, il a averti que l’Europe et la France devaient « veiller à éviter le rachat d’entreprises stratégiques » par des concurrents étrangers. « Il y a un certain nombre de projets de rachat, sur lesquels nous ne sommes pas favorables », a insisté Bruno le Maire.

Bien qu’il ait passé sous silence les projets concernés, au moins deux acquisitions dans le secteur des semiconducteurs, toutefois, sont en cours en Europe. En effet, l’Américain Nvidia sous peu va absorber le Britannique ARM. Et le Taïwanais GlobalWafers a signé un contrat en décembre en vue d’acquérir son concurrent allemand Siltronic. Deux opérations attendant le feu vert de plusieurs autorités de la concurrence.

Bruno Le Maire a avancé « soit le droit de la concurrence, soit les textes qui existent au niveau européen ou au niveau national sur les investissements étrangers » afin de pallier de tels rachats.

De plus, selon l’autorité, l’UE devrait adopter « dès cette année » un nouveau projet important d’intérêt européen commun (PIEC) consacré à l’électronique, tout comme celui conclu sur les batteries électriques. « La France a déjà identifié 18 projets » qui pourraient être « éligibles » à ce projet, a précisé Bruno Le Maire. Un enjeu urgent en raison de la pénurie mondiale et actuelle de semiconducteurs qui pénalise notamment le secteur automobile.

En Allemagne, la production automobile a ainsi baissé de 23 % en janvier 2021 notamment en raison de jours de chômage partiel dans des usines en lien avec cette pénurie.

Aux États-Unis, General Motors et Ford ont déjà dû mettre à l’arrêt la production dans plusieurs usines et averti que cela devrait équivaloir à une perte de plusieurs milliards de dollars. Le président américain Joe Biden a signalé que son administration prévoyait d’intervenir pour débloquer les chaînes d’approvisionnement, par exemple en développant une production aux Etats-Unis ou via un renforcement de la « coopération » avec ses partenaires.

Pour sa part, la France a mis en place une cellule de crise constituée des filières électronique et automobile. L’objectif dans cette situation d’ « urgence » est « d’avoir une meilleure allocation des composants », a défini Bruno Le Maire.

Avec ouest-france