Dangote Cement a publié ses résultats pour les neuf premiers mois de 2025 avec un bénéfice important. Le cimentier nigérian affiche un profit après impôt de 743,3 milliards de nairas, soit environ 508 millions de dollars.
Une hausse de 166,3 % par rapport à la même période de 2024 où le bénéfice plafonnait à 279,1 milliards de nairas. Le chiffre d’affaires consolidé grimpe de 23,2 % pour atteindre 3 154,8 milliards de nairas, contre 2 560,6 milliards un an auparavant.
Ces états financiers non audités, transmis le 27 octobre à la Bourse nigériane, révèlent un bénéfice par action de 43,80 nairas. Un bond de 164,8 % comparé aux 16,55 nairas enregistrés sur la période correspondante de 2024.

Le résultat avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement progresse de 57,7 % pour s’établir à 1 428,2 milliards de nairas. Bref, la rentabilité du groupe s’améliore nettement malgré une légère contraction des volumes.
Les ventes totales reculent de 2,1 % à 20,2 millions de tonnes. Le Nigeria assure néanmoins l’essentiel de la performance avec 13,2 millions de tonnes commercialisées, soit une hausse marginale de 0,4 %. Ce marché domestique génère 2 181,1 milliards de nairas de revenus, en progression de 42,4 %.
La marge d’EBITDA nigériane atteint 59,2 %, contre 45,5 % douze mois plus tôt. Arvind Pathak, directeur général du groupe, explique dans un communiqué : « La mise en service de notre unité de broyage de 3 millions de tonnes par an en Côte d’Ivoire constitue un jalon important dans notre trajectoire de croissance ».
L’usine ivoirienne inaugurée en octobre porte la capacité installée totale à 55 millions de tonnes par an à travers le continent. Cette expansion géographique renforce la position dominante de Dangote Cement sur le marché africain.
Le groupe exploite des cimenteries au Nigeria, au Sénégal, au Ghana, en Zambie, en Tanzanie, au Cameroun, au Congo, en Éthiopie et en Afrique du Sud. Au Nigeria seul, quatre usines totalisent 35,25 millions de tonnes de capacité annuelle.
Les filiales panafricaines affichent des résultats contrastés. Les volumes hors Nigeria chutent de 5 % à 7,9 millions de tonnes. Les revenus de ces opérations décroissent de 3,4 % à 1 056,6 milliards de nairas. L’EBITDA de ces entités recule de 18,6 % à 201,1 milliards de nairas. Le Sénégal enregistre une baisse de 27,5 % de ses ventes, affecté par la suspension de plusieurs chantiers d’infrastructure après les élections. Le Ghana voit ses volumes s’effondrer de 18,3 % à 307 000 tonnes.
Enfin, certains marchés résistent mieux. La Tanzanie augmente ses livraisons de 21,7 % à 1,6 million de tonnes, portée par des projets publics comme le barrage de Rufiji. La Zambie progresse de 3,1 % avec 674 300 tonnes vendues. Le Congo affiche une croissance de 2,8 % à 706 200 tonnes. Ces performances localisées ne compensent pas totalement les difficultés rencontrées dans d’autres pays.
Les exportations nigérianes de clinker bondissent de 23 %. Vingt-sept navires ont transporté 1,1 million de tonnes vers le Ghana et le Cameroun durant la période. Ces flux commerciaux transfrontaliers démontrent la capacité du groupe à saisir les opportunités régionales. Le Nigeria s’impose progressivement comme un exportateur net de ciment, reversant ainsi une tendance historique de dépendance aux importations.
La gestion des coûts constitue un facteur déterminant de cette performance. Le groupe a réduit ses charges énergétiques au Nigeria grâce à un recours accru au gaz naturel comprimé. Cette substitution du diesel par du CNG dans les processus de production et la logistique abaisse significativement les dépenses opérationnelles. Pathak souligne « le succès de nos programmes d’efficience et la gestion disciplinée des coûts, particulièrement au Nigeria où un mix énergétique plus favorable a permis de réduire nos coûts de trésorerie ».
Le programme de déploiement de 1 600 camions fonctionnant au gaz naturel comprimé avance selon le calendrier prévu. Cette flotte moderne devrait réduire les émissions de carbone tout en améliorant la rentabilité du transport.
Les économies réalisées sur le carburant se chiffrent en milliards de nairas. La construction de l’usine intégrée d’Itori dans l’État d’Ogun progresse également. Sa mise en service renforcera la capacité de production domestique et le potentiel d’exportation.
Les analystes financiers saluent ces résultats qui dépassent déjà la performance annuelle de 2024. Le groupe avait alors dégagé un profit de 503 milliards de nairas sur un chiffre d’affaires de 3 580 milliards. La trajectoire du neuf mois 2025 laisse présager un exercice record. Le bénéfice semestriel s’était établi à 520,5 milliards de nairas, en hausse de 174,1 %. La dynamique s’est donc maintenue au troisième trimestre.
L’actif total du groupe s’élève à 5 740 milliards de nairas au 30 septembre 2025, contre 4 340 milliards un an auparavant. Cette expansion du bilan traduit les investissements soutenus dans de nouvelles capacités de production. Les réserves conservées diminuent néanmoins à 1 270 milliards de nairas, contre 2 220 milliards précédemment. Cette baisse s’explique par les distributions aux actionnaires et les dépenses en capital.