La Russie a appelé jeudi la Pologne à revoir sa décision de fermer sa frontière avec le Bélarus, une mesure annoncée mardi par Varsovie en réponse aux manœuvres militaires communes russo-bélarusses prévues du 12 au 16 septembre.
« Nous appelons Varsovie à réfléchir aux conséquences de telles mesures contreproductives et à reconsidérer la décision prise dans les plus brefs délais », a déclaré dans un communiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
« Il est évident que les mesures de confrontation prises par les dirigeants polonais ne suivent qu’un seul objectif : justifier une politique d’escalade des tensions dans le centre de l’Europe », a-t-elle ajouté.

Les grands exercices militaires entre la Russie et le Bélarus, baptisés Zapad-2025 (Ouest-2025), doivent débuter vendredi. Ils suscitent l’inquiétude des pays de l’Otan, en particulier après l’intrusion sans précédent, dans la nuit de mardi à mercredi, de drones présumés russes sur le territoire polonais.
Mardi, le Premier ministre polonais Donald Tusk avait annoncé la fermeture de la frontière à compter de la nuit de jeudi à vendredi, à minuit.
Il avait justifié cette mesure par « des raisons de sécurité nationale », en qualifiant les manœuvres russo-bélarusses d’« agressives ».
Selon M. Tusk, elles visent à simuler l’occupation du « corridor de Suwalki » qui s’étend le long de la frontière entre la Pologne et la Lituanie, cerné par l’enclave russe de Kaliningrad et le Bélarus.
Le corridor est souvent considérée comme un « endroit fragile » de l’Otan qui pourrait être la première cible d’une hypothétique attaque russe.
Jeudi, Maria Zakharova a affirmé que Varsovie avait « ignoré » un « geste de bonne volonté » de Moscou et Minsk, qui ont décidé de « déplacer des manœuvres depuis la frontière polonaise vers le centre du Bélarus » et de diminuer le nombre de troupes et d’équipements impliqués.
Selon elle, la fermeture de la frontière causera également « un grave préjudice » économique à des pays partenaires de la Pologne et à des entreprises y faisant transiter des marchandises.
Le Bélarus est un allié clé de la Russie, qui s’est servie de son territoire pour déclencher son offensive à grande échelle contre l’Ukraine en février 2022.
En août, Minsk avait affirmé que pendant les manœuvres Zapad, l’armée bélarusse s’entraînerait à déployer des missiles Orechnik capables d’emporter des charges nucléaires.
© Agence France-Presse