De tous temps et dans toutes les sociétés, la femme est souvent la première victime des abus des coutumes et tabous. Ils ont souvent pour but de l’intimider et de la soumettre pour mieux la maîtriser. L’une de ces pratiques traditionnelles en Afrique, mettant la femme à rudes épreuves, est le veuvage.
Pour faire face à ces intimidations, l’ONG Alafia en partenariat avec African Women’s Developement Fund (AWDF) a rassemblé, ce mardi 25 octobre à Lomé, 36 chefs traditionnels du Togo, 10 chefs canton de la préfecture du Golfe, des représentants des ministères et de la société civile et les membres du bureau de la Fédération nationale des cultes Vaudous et traditions du Togo pour discuter des voies et moyens à adopter pour éliminer les rites dégradants à l’encontre des veuves au Togo.
Embaumer une chambre de fumée de piment et maintenir une veuve là-dedans avec interdiction de tousser, telle est l’un des rites de veuvage encore en vigueur dans certaines localités au Togo.
Pour Berthe Adjoavi Tatey, Directrice exécutive de l’ONG Alafia, c’est un plaidoyer qui est mené. Amener progressivement les auteurs de ces actes à laisser tomber ces rites, telle est notre mission. « Ce n’est pas facile de laisser ce qu’on a traîné durant plusieurs générations », a-t-elle ajouté.
Togbui Agokoli IV, Roi des Ewé, Président des chefs traditionnels du Togo dans son discours a laissé entendre : “L’heure est à la réflexion pour protéger les femmes, mais aussi sauvegarder les rites et cultures.” « Apporter l’amélioration aux cérémonies de veuvage est une nécessité », soutient-il.
Rappelons que le veuvage est l’état juridique et social de la personne dont l’époux ou l’épouse est décédé(e).
Bernard Yao Adzorgenu