Le premier forum économique Togo-UE s’est ouvert officiellement ce jeudi 13 juin 2019 à Lomé. La cérémonie d’ouverture a été coprésidée par chef de l’Etat Faure Gnassingbé. Voici son discours d’ouverture.
Je voudrais à mon tour vous réitérer nos souhaits de cordiale bienvenue à Lomé, et me réjouir de cette occasion qui nous est donnée de célébrer -une fois encore- l’amitié dans ses plus belles expressions.
Notre tradition d’hospitalité au Togo, se fonde sur l’intime conviction que c’est en faisant converger nos énergies que nous ouvrons la voie au développement et à l’épanouissement mutuel.
C’est la raison pour laquelle ce premier forum économique Togo-Union européenne qui nous rassemble est une occasion supplémentaire de nous féliciter de la qualité de notre partenariat.
Le rendez-vous de ce jour apparaît-en toute hypothèse- comme une heureuse réminiscence, au regard de la place privilégiée que tient Lomé notre capitale dans la relation de coopération entre l’Europe et nos États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.
Je voudrais vous dire encore, Monsieur Kaitanen, que nous sommes heureux de votre présence ; Et vous demander d’exprimer au Président Jean-Claude Junker et à l’ensemble de la Commission européenne nos remerciements pour leur engagement en faveur du renforcement du partenariat avec notre pays.
Merci également aux amis du Togo et aux partenaires de ce forum économique, dont les efforts conjugués ont permis la tenue de cet événement.
Je souhaite à tous nos visiteurs un agréable séjour.
Le présent forum est la meilleure traduction de la convergence de vues entre la Commission européenne et le gouvernement togolais, sur la nécessité de consolider nos liens, en œuvrant ensemble à promouvoir davantage l’investissement et la création d’emplois, en vue de soutenir la croissance.
Le progrès est toujours un cheminement solidaire. Nous en sommes d’autant plus convaincus que c’est par votre mobilisation à tous que cette importante rencontre est une réussite.
La solidarité entre l’Europe et le Togo sera justement au cœur de nos échanges durant ces deux jours.
Liés par l’histoire et unis par notre volonté commune de mettre la coopération au service de nos objectifs respectifs, nous marquons aujourd’hui -avec ce forum- une étape majeure dans cette ère de renouveau et de progrès.
Dans le contexte actuel où la globalisation accentue l’interdépendance entre les différentes parties du monde, je demeure persuadé que nous avons fait là le choix le plus pertinent dans la quête d’un mieux-être collectif et d’une prospérité partagée.
En effet, au fil des années, les liens entre l’Union européenne et le Togo ont connu des évolutions qui furent autant d’occasions de forger et d’affiner la diplomatie et la coopération, par le dialogue et la concertation.
A travers la mise en œuvre du plan national de développement (PND 2018-2022) nous
visons une profonde transformation économique, pour accélérer la croissance et promouvoir un développement inclusif.
Depuis quelques années, nous avons eu recours à l’investissement public pour répondre à nos objectifs de modernisation de l’économie, avec un accent sur la réhabilitation de nos infrastructures.
Cela a produit -dans une mesure appréciable- l’effet escompté, en nous permettant de maintenir un taux de croissance stable.
Désormais, avec le PND, nous voulons faire plus et mieux, en nous tournant vers le secteur privé dont les leviers restent -en définitive- plus efficaces pour soutenir le développement des secteurs porteurs.
Pour impulser ce nouvel élan pour la prospérité économique, nous avons fait le pari de miser sur l’investissement privé -national et international- pour financer les grands projets à fort potentiel de création d’emplois que nous avons identifiés.
Nous avons poursuivi dans cette optique un train soutenu de réformes destinées à renforcer l’attractivité de notre économie. L’une de ses évolutions les plus récentes est le vote de la loi portant nouveau code des investissements.
Je me félicite à cet égard de l’alignement entre notre approche et celle mise en œuvre par la Commission européenne, notamment à travers l’Alliance Afrique-Europe pour des investissements et des emplois durables.
Cette action concertée pour stimuler l’investissement privé nous semble être la réponse la plus adéquate aux grands défis contemporains.
En effet, par la création massive d’emplois décents nous associerons la jeunesse à l’œuvre de développement, en lui accordant la place qui est la sienne au regard de son importance, de son dynamisme et de ses attentes.
En offrant ainsi des perspectives d’épanouissement à nos jeunes, nous les préservons des périls où ils sont souvent entrainés par le désespoir et l’absence d’horizon.
Nous devons -de ce fait- persévérer dans la recherche de solutions pour mettre fin au spectacle désolant des embarcations de migrants clandestins emportant au loin les cerveaux et les bras qui doivent construire nos pays et notre continent.
Dans le même sens, notre partenariat doit tendre constamment à faire de l’inclusion sociale et de la prospérité partagée les meilleurs remparts à l’insécurité et à l’instabilité qui émergent comme les pires formes de menaces à la paix mondiale.
La démocratie à la base, notamment à travers la décentralisation contribuera également à promouvoir la responsabilité et l’implication des populations, en renforçant la participation des communautés à la gestion de leurs collectivités.
Il s’agit de perspectives encourageantes pour le développement dans notre pays alors que nous nous acheminons vers la tenue d’élections locales à la fin de ce mois.
Cette conscience de l’urgence du développement que nous partageons avec nos partenaires européens nous enjoint de poursuivre résolument la recherche de réponses innovantes et adaptées à nos objectifs communs, en tenant compte de nos priorités et surtout de nos réalités respectives.
Nous avons souvent le sentiment que s’agissant de nos pays, la perception du risque dépasse la réalité. Je voudrais donc profiter de l’occasion qui m’est offerte aujourd’hui pour en appeler à une véritable réflexion dans le sens d’une meilleure compréhension par nos partenaires des contextes locaux en Afrique.
Dans l’environnement mondial marqué par le ralentissement des économies, notre continent représente un potentiel important de retour à la croissance pour les entreprises. Mais celles-ci en ont-elles vraiment conscience ? Analysent-elles en retour l’impact transformateur que le secteur privé pourrait avoir dans la réponse aux principaux défis de notre continent ?
Il y a des progrès à faire dans ce sens.
Nous plaidons pour ce pas de plus vers une meilleure connaissance du partenaire ; Et des cadres de rencontre comme celui qui nous rassemble aujourd’hui peuvent idéalement y contribuer.
Les présentes assises sont donc une occasion privilégiée d’apprécier davantage nos potentialités et de traduire les opportunités en contrats et mieux en projets ; En somme un partenariat gagnant-gagnant.
Cette fructueuse interaction s’inscrit en droite ligne de la tradition togolaise, carrefour de commerce, centre d’échanges et cadre historique d’accords de coopération.
Nous restons déterminés à consolider les avancées réalisées dans l’assainissement de la gouvernance publique. Nous continuerons aussi, en coordination avec le secteur privé, les réformes en vue de l’amélioration du climat des affaires et de l’environnement réglementaire.
Nous fondons également de grands espoirs sur le renforcement de l’intégration.
Avec l’entrée en vigueur, de la zone de libre-échange continentale, l’Afrique offre au monde un marché d’1,2 milliard de consommateurs.
Les importants investissements que nous avons réalisés au cours des dernières années pour renforcer la position du Togo comme une plateforme performante ouverte sur la sous-région et le continent trouveront la meilleure justification dans l’accès à ce vaste marché, représentant un produit intérieur brut (PIB) de 2.500 milliards de dollars.
La mise en œuvre du PND nous permettra de prendre une part importante dans l’avènement du libre-échange aux plans régional puis continental.
Terre d’opportunités ouverte sur l’Europe et le monde, le Togo continuera de privilégier les cadres d’échanges et de dialogue avec l’ensemble de nos partenaires, à l’instar de la présente rencontre.
C’est en partageant avec vous ces résolutions que je déclare ouvert le forum économique Togo-Union européenne.
Je vous remercie.