La profanation de la tombe de DJ Arafat prend un tournant politique. Enterrée samedi dernier après des obsèques grandioses au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, la dépouille de l’icône de la musique coupé-décalé a été déterrée par certains de ses fans pour s’assurer qu’il s’agissait bien de leur “daishi”. Selon les informations, ils ne croyaient toujours pas au décès de leur idole. L’affaire divise la classe politique ivoirienne.
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Sur ce coup, l’opposition condamne le gouvernement. Pour le député d’opposition Alain Lobognon, la faute ne revient pas aux fans déchaînés du Daïshikan. Selon la RFI, l’élu de Fresco veut en fait désigné l’État de Côte d’Ivoire, plus précisément la présidence de la République, qui a endossé le coût des obsèques, et le gouvernement chargé de leur organisation.
Le député pointe la faillite des autorités. Selon lui, elle aurait dû impliquer l’ensemble de la classe politique, et même associer les illustres aînés de la musique ivoirienne tels qu’Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly, afin qu’ils calment l’ardeur des jeunes les plus excités, renseigne la RFI.
Le président de Liberté et Démocratie pour la République, Mamadou Koulibaly n’est pas resté indifférent. Sur le site de sa formation politique, il publie une annonce selon laquelle le gouvernement, « s’est retrouvé à troubler l’ordre public ». Il finira par identifier le ministre de la Défense Hamed Bakayoko comme « le principal maître de cérémonie des funérailles », et par extension le principal responsable.
Sur sa page Facebook, le même Hamed Bakayoko, intime de DJ Arafat, préfère se rappeler du bon souvenir de ces funérailles historiques et « des marques d’amour et d’hommage envers le défunt que cet acte ignoble ne saurait effacer ».
Une enquête sur la profanation se poursuit. 12 personnes sont arrêtées ce week-end. Le lundi encore, la police nationale a diffusé les portraits de quatorze nouveaux suspects, et lancé des avis de recherche.