Dans l’immédiat, les machines programmées continuent de tourner ! Puis, au bout d’une quinzaine d’heures, les centrales au charbon épuisent leur combustible, celles au gaz connaissent tous les deux jours des incidents sans gravité, mais qui nécessitent l’intervention d’un être humain. Comme personne ne réagit, elles se mettent hors circuit.
Les centrales nucléaires, quant à elles, vont s’arrêter au bout d’une dizaine de jours. Mais avant cela, beaucoup trop de courant circule dans le réseau : il n’y a plus personne pour allumer la lumière ou la télé au bout de la ligne, et la production n’est plus régulée. Sans contrôle humain, certaines lignes à haute tension, surchargées, grillent. Le trop-plein de courant se déverse dans d’autres lignes qui sont à leur tour surchargées… et grillent.
Quelques jours après notre disparition, l’électricité s’éteint, non sans avoir provoqué sur toute la planète des incendies dévastateurs, déclenchés par les étincelles des transformateurs qui explosent. Or, il n’y a personne pour les éteindre ! La grande destruction a commencé.
La reconquête des villes par la verdure est visible dès les premières semaines. Mais la fête ne dure pas. Car dans les quelque 200 centrales nucléaires du monde, au bout de deux semaines, les groupes électrogènes tombent en panne.
Et le combustible usagé, entreposé dans des piscines réfrigérées, monte en température. Les hangars de stockage se remplissent de vapeur sous pression et explosent les uns après les autres au fil des premiers mois, chacun éjectant dans l’atmosphère autant de produits radioactifs que la catastrophe de Tchernobyl ou celle de Fukushima. Or, il n’y a personne pour les éteindre !