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Fin du numerus clausus dans les facs de médecine, création du corps des assistants médicaux… voici ce que contient le nouveau plan santé d’Emmanuel Macron

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Urgences “engorgées”, psychiatrie “en crise”, étudiants en médecine “qui souffrent” : après les diagnostics alarmants, Emmanuel Macron a détaillé mardi son plan santé. La philosophie générale de ce plan est de renforcer l’offre de soins.

numerus clausus, facs de médecine, assistants médicaux, plan santé, Emmanuel MacronPour cela le numerus clausus, qui limite le nombre d’étudiants admis en deuxième année d’études de santé, sera supprimé. Un investissement de 3,4 milliards d’euros est également prévu d’ici 2022. Les crédits de l’assurance maladie augmenteront  aussi plus que prévu l’an prochain : 2,5% au lieu de 2,3%, soit près de 400 millions d’euros en 2019. Voici ce que contient ce plan.

400 millions d’euros par an

Le plan santé qu’Emmanuel Macron a annoncé mardi sera accompagné d’un effort budgétaire d’environ 400 millions d’euros par an jusqu’en 2022 afin de financer notamment une nouvelle répartition des soins entre médecine de ville et hôpital. Cette rallonge budgétaire financera un train de mesures censées favoriser la qualité des soins et le travail en équipe des professionnels de santé.

Le plan global sera doté d’un budget de 3,4 milliards d’euros d’ici 2022, a indiqué le ministère de la Santé à l’AFP. Dans le détail, près d’1,6 milliard d’euros sera consacré à “la structuration des soins dans les territoires”, 920 millions à l’investissement hospitalier, 500 millions à la “transformation numérique” et 420 millions à “l’évolution des métiers et des formations”.

Création de 4.000 postes d’assistants médicaux

Cela se traduira notamment par la création de 4.000 postes d'”assistants médicaux”, à mi-chemin entre la secrétaire et l’infirmière, pour permettre aux médecins libéraux de se concentrer sur leur métier. Ces assistants auront pour mission de “décharger” les médecins des tâches administratives et de certains “actes simples comme une prise de tension ou de température”, a précisé l’entourage du chef de l’Etat.

Macron ne veut plus de médecin de ville “isolé” à “horizon de janvier 2022”

Le président Emmanuel Macron a souhaité mardi que “l’exercice isolé” de la médecine de ville devienne “marginal” et “puisse disparaître à l’horizon de janvier 2022”. Il s’agit d’encourager les médecins libéraux à travailler en cabinet ou au sein d’une équipe de soins, a expliqué le Président, promettant de “privilégier l’incitation” face à “la contrainte”.

Le numérus clausus va être supprimé

Le numerus clausus, qui limite le nombre d’étudiants admis en deuxième année d’études de médecine, sages-femmes, dentaires ou de pharmacie, sera supprimé à la rentrée 2020. Le gouvernement entend ainsi répondre au manque de praticiens sur le territoire et favoriser la diversification des profils accédant aux études de médecine. “Il y a trop d’enfants qui souffrent”, avait estimé la semaine dernière la ministre de la Santé Agnès Buzyn, évoquant la première année des études de médecine, très sélective. Ce “n’est plus supportable, c’est un gâchis”, avait-elle insisté.

“Mes ministres m’ont proposé une rénovation complète des études de santé et notamment médicales. Le numerus clausus sera donc supprimé pour cesser d’entretenir une rareté artificielle et pour nous permettre de former plus de médecins avec un mode de sélection rénové et renforcer la dimension qualitative et le niveau de formation des études de santé”, a expliqué Emmanuel Macron.

Alors que les étudiants qui souhaitent rejoindre des études de médecine après quelques années passées dans d’autres filières universitaires doivent aujourd’hui s’inscrire en première année de médecine et “repasser par les fourches caudines du bachotage et des concours”, il a annoncé que “tous les étudiants inscrits en licence, quelle que soit leur spécialité, pourront rejoindre en 2ème, 3ème ou 4ème année le cursus de médecine”.

Réorganisation de la carte hospitalière

Le gouvernement va en outre rebattre la carte hospitalière, pour “organiser une vraie gradation des soins”, notamment en regroupant les blocs chirurgicaux et les maternités dans les plus gros établissements, pour leur assurer une activité plus importante, gage de sécurité pour les patients.

Les 600 plus petits établissements seront “réorientés sur des priorités” incluant la gériatrie, la rééducation, l’imagerie, la biologie ou encore la télémédecine. Un nouveau statut d’hôpital “de proximité” sera créé à cette fin, ce qui passera par le vote d’une loi en 2019.

La tarification à l’activité va être remplacée

La très décriée “tarification à l’activité” (T2A), qui pousse à réaliser des actes “inutiles”, sera remplacée par des “parcours” standardisés, en commençant par certaines maladies chroniques comme le diabète et l’insuffisance rénale chronique. Hôpitaux et libéraux devront ainsi se coordonner et partager une rémunération forfaitaire. Cette meilleure “pertinence” des soins sera aussi mesurée par une batterie d’indicateurs, y compris la satisfaction des patients, qui pourraient être rendus publics.

Avec L’AFP