Du rêve au cauchemar.
C’est un bonheur qui a été de courte durée. Alors que le célèbre concours Miss France s’apprête à fêter son centenaire, et que l’élection de Miss France 2021 est prévue pour le 19 décembre prochain au Puy-du-Fou, certaines jeunes femmes ont vécu un début de sacre très violent. Le 11 décembre 1999, lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à l’Hôtel de Ville de Paris, Sonia Rolland a été élue Miss France 2000, à seulement dix-huit ans. L’honneur de porter la Couronne et de représenter la France ont été de courte durée pour celle qui représentait la région Bourgogne. Et pour cause, suite à son élection, la jeune femme a reçu de nombreuses lettres d’insultes et d’attaques racistes.
En décembre 2013, après le sacre de Flora Coquerel qui avait elle aussi été la cible des critiques, Sonia Rolland a décidé de prendre la parole et de raconter les horreurs qu’elle avait vécues durant son année de Miss France. Dans une tribune écrite pour Le Plus de L’Obs, elle écrivait : “Quand j’ai été élue Miss France en 2000, il n’y avait pas de réseaux sociaux. Pourtant, j’ai reçu environ 2700 lettres d’insultes, d’ailleurs j’en ai publié quelques-unes dans mon livre “Les gazelles n’ont pas peur du noir”. Je suis au regret de vous apprendre que ceux qui insultent Flora Coquerel existaient déjà à mon époque.”
“Ça a été très violent”
Pire que les insultes, l’ex de Jalil Lespert a subi les humiliations : “Je me souviens d’une enveloppe qui contenait des excréments, assortis d’un mot ‘voilà ce que tu m’évoques quand je te vois à la télé’. J’ai eu des crottes ramassées dans la rue sur mon paillasson, des crachats sur ma porte. On a aussi déchiré la toile de ma voiture après y avoir écrit ‘négresse’ en énorme… J’avais 18 ans, ça a été très violent”, racontait l’ancienne reine de beauté en 2013.
Si elle a choisi de passer sous silence ces attaques, c’était avant tout pour ne pas “mettre en péril l’image de Miss France” : “Je ne voulais pas donner de l’importance à une poignée d’ignorants racistes alors que ceux qui m’avaient élue étaient justement assez ouverts pour élire une métisse franco-rwandaise”, s’était justifiée la mère de famille, auprès de nos confrères.
Quand Sonia Rolland s’engageait contre Marine Le Pen
Au moment de la présidentielle de 2017, celle qui se dit “fière de revendiquer une France cosmopolite” avait choisi de faire barrage au Front National : “En 2000, au lendemain de mon élection de Miss France, j’ai reçu plus de 2000 lettres d’insultes et de menaces de mort venant des partisans du FN, parce que pour eux, ‘Je ne représentais pas la France'”, avait-elle confié dans un message publié sur Facebook.
“Nous savons tous que le fond, les idéaux du FN et de ses partisans sont toujours aussi nauséabonds & empreints d’un sentiment de pouvoir parce qu’ils seraient plus nombreux qu’avant (…) Le patriotisme n’est pas la chasse gardée du FN. Le 7 mai j’irai voter contre Marine Le Pen parce que j’aime mon pays”, avait-elle prévenu. Dans sa tribune, Sonia Rolland précisait néanmoins qu’elle “n’en [voulait] à personne”. Car selon elle, “on ne naît pas raciste, on le devient.”
Avec Gala