Les travaux de la 2ème journée de la 8ème édition du Forum National de Coopération Universitaire sont ouverts.
La première session porte sur la problématique de l’emploi des jeunes. La thématique retenue est ‘’Emploi des jeunes : état des lieux et initiatives diverses’’
Au panel, Prof. Nadédjo Bigou-Lare comme modérateur et M. Anala Telata Arime, Directeur des Jeunes et de l’Emploi des jeunes au Ministère en charge du Développement à la Base.
Au début de sa présentation, M. Anala a fait remarquer que davantage de jeunes sont en situation de chômage et de sous-emploi. Pour cela, divers mécanismes et initiatives ont été mis en place par le gouvernement pour faciliter l’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi.
En termes de chiffres, 75 % de la population est jeune (moins de 35 ans) avec 33% dans la population qui est active ; 60 000 nouveaux jeunes demandeurs d’emploi arrivent sur le marché chaque année. Le taux de chômage et de sous-emploi des jeunes en 2011 était estimé à 28,6 %.
Le problème de l’insertion des nouveaux diplômés repose sur la mauvaise orientation des jeunes conduisant à l’inadéquation des profils des diplômés aux besoins du marché de l’emploi. Mais, du point de vue des gouvernants, il y a une incapacité à faire l’état des lieux du monde de l’emploi et l’absence de services d’orientation professionnelle pour les orienter vers des secteurs porteurs.
La promotion de l’entrepreneuriat doit se faire par la mise œuvre de partenariat avec les secteurs pourvoyeurs d’emploi. Les jeunes en quête d’emploi doivent explorer d’autres secteurs pourvoyeurs d’emploi comme celui de l’agriculture et de l’artisanat et innover afin de faire pérenniser leurs entreprises.
L’ANPE pour l’orientation des jeunes demandeurs d’emploi ; le Programme d’Appui aux Développement à la Base (PRADEB), le Fonds d’Appui aux Initiatives Economiques des Jeunes (FAIEJ), le Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI) avec les produits AGRISEF pour les agriculteurs, AJSEF pour les jeunes, les facilités d’accès des jeunes aux crédits avec taux de remboursement de 4%, les allègements des pressions fiscales pour les entreprises des jeunes sont entre autres initiatives prises par le gouvernement pour aider les jeunes demandeurs d’emploi ainsi que ceux voulant créer leur propre entreprise à travers l’entrepreneuriat.
Suite à la présentation de M. Anala, les discussions avec le public ont été ouvertes. Ainsi, il a été souligné que la définition du chômage en elle-même est en pleine mutation. Parce que même si un jeune se dit chômeur, il exerce parfois une activité parallèle à ses études.
Le gouvernement pour sa part, par le ministère du développement à la base soutient plusieurs initiatives dont la Foire ADJAFI qui vise la promotion des produits des jeunes entrepreneurs. Il sera, dans ce sens, lancé cette année le Concours national du meilleur projet entrepreneurial.
Il importe de rendre les formations dans les écoles de formation technique, plus pratiques grâce à des réformes au niveau de l’enseignement supérieur et l’intégration des outils adaptés (formation entrepreneuriale par exemple) dans les curricula de formation.
Dans leurs entreprises aussi, il est nécessaire que les jeunes créateurs d’entreprise insistent sur la culture de la qualité, car c’est par la qualité que les produits peuvent être davantage compétitifs sur tous les marchés.
Il importe que les étudiants aillent à la quête de l’information afin de participer aux programmes de stages mis en place par le gouvernement. Les médias et davantage de presses partenaires du ministère en charge de la question liée à l’emploi des jeunes sont disponibles pour fournir davantage d’informations aux jeunes.
La deuxième communication animée au cours de cette 2ème journée du FNCU porte sur le thème ‘’Les bases d’une coopération de confiance entre les structures de formation, de recherche, d’innovation et les entreprises.
La présentation a été faite par Prof. Honoré Koumaglo de l’Université de Lomé.
Au panel, Prof. GUMEDZOE de la CEVEST, Président de la CEVEST, Prof. Christophe Ampah Johnson de l’Université de Lomé, Prof. Amoussou Koussanta de l’Université de Kara et Kouami Kokou de l’Université de Lomé.
Prof. Koumaglo : ‘’ Le premier investissement qui soit déterminant, c’est notre engagement ’’
Dans le cas de la coopération entre l’Université et les autres institutions du marché, l’accent doit être mis sur la coopération de confiance, a expliqué le Professeur dans sa présentation.
Les universitaires disposent des compétences et des produits de recherches qu’ils doivent mettre à la disposition des entreprises et institutions dans le cadre de partenariats gagnants-gagnants. Mais il faut rappeler que toute relation de confiance ne peut être construite que sur les compétences et des ressources humaines de qualité.
Les exemples des relations entre Nioto et le laboratoire GTVD de l’Université de Lomé (pour la transformation des déchets de l’usine en compost), Fan Milk et l’Université de Lomé (pour l’élaboration d’une stratégie d’amélioration de la visibilité de leurs vendeurs ambulants) ont été évoqués.
Les universités doivent parvenir à transformer les outils pour les besoins des entreprises et les mettre à leurs dispositions. Pour ce faire, des réformes pédagogiques doivent être engagées en vue d’adapter les exigences aux contraintes de globalisation économique et du savoir. La réforme du système LMD s’inscrit de fait dans ce souci d’adaptation.
Les interactions entre les structures universitaires sont nécessaires pour parvenir à la qualité de la coopération. Ces structures doivent donc pour finir, s’inscrire dans une démarche de qualité. Seul l’engagement est le premier investissement qui est déterminant dans la coopération.
Les panélistes après la présentation de Prof. Koumaglo, sont revenus sur les points saillants de la problématique de la coopération des universités avec les entreprises.
Pour Prof. Ampah Johnson, les bases d’une coopération de confiance entre les instituts de recherche et les entreprises doit être davantage dynamique. Les entreprises n’ont pas toutes les compétences, ressources et savoir-faire. Les structures universitaires doivent mériter la confiance des entreprises et doivent se battre pour si besoin la restaurer et la maintenir.
Le Prof. Kouami Kokou a pour sa part relevé le manque de politique nationale de recherche. Il en appelle à un changement de comportement, malgré les efforts consentis pour relever le niveau de la coopération. Il soulève le manque de communication qui représente un réel handicap.
Une séance d’échanges a suivi les présentations dans lesquelles les étudiants et participants ont relevé leurs inquiétudes par rapport à la thématique.
L’après-midi de la deuxième journée de la 8ème édition du Forum National de Coopération Universitaire
Deux communications ont été entendues dans la matinée notamment, l’état des lieux de l’emploi des jeunes, et les perspectives ; et les bases d’une coopération de confiance entre les universités et les entreprises.
Le thème retenu pour la table ronde de l’après-midi est ‘’ La co-construction des curricula d’enseignement et de formation des jeunes en vue de leur meilleure employabilité. ’’
Au panel, le modérateur Prof. Gumedzoe, Président de la CEVEST, M. Kpérkouma Wala de l’Université de Lomé, M. Jean–Marie Noagbodji, Président Directeur Général de CAFE Informatique, Mme Logossou de la DAAD, et le représentant de l’Université de Grenade en Espagne / Fondation Baobab, Prof. Victor Lopez.
En note introductive, M. Walla a expliqué que la co-construction des curricula vient répondre au problème de l’inadéquation des formations aux emplois proposés. Elle permet une concertation des différents acteurs (universités, centres de formation, entreprises, étudiants) afin de permettre une meilleure prise en compte des besoins de tous les acteurs et ainsi y adapter les formations.
Les objectifs visés par la construction collective d’un curriculum sont le développement des compétences des universités par l’innovation technique, la fédération des ressources humaines compétentes et les ressources financières, la fourniture aux enseignants, le capital de service répondant à leurs besoins, l’amélioration de l’employabilité des étudiants qui sortent des formations.
Mais, des questions restent posées. Quels sont les handicaps dans la co-construction des curricula, comment les contraintes à sa bonne mise en œuvre pourraient être levées et quelles sont les actions à envisager pour faciliter les interactions entre les universités et les entreprises ?
Prof. Victor Lopez, de la Fondation Baobab a pour sa part fait le point sur les relations de coopération entre les universités de Lomé et celle de Grenade en Espagne. Cette coopération a permis, selon lui, la facilité des transferts de technologies et de connaissances qui sont d’un apport majeur sur le marché de l’emploi.
Le cadre de coopération permet une création administrative dynamique entre les deux universités sur le plan académique que professionnelle.
L’approche permet de générer des emplois pour les diplômés, acquis par la coopération entre les universités de Lomé et de Grenade.
Mme Ursula Logossou, au cours de sa présentation a fait cas des mécanismes mis sur pied en termes de bourses et moyens de mobilités offertes par la DAAD dans divers domaines. Ces bourses de mobilités vont à l’endroit des étudiants en Master et les doctorants.
Le Directeur résident de l’IAI-Togo, M. Agbeti, a dans son intervention, exposé le cas des réactualisations des programmes de formation intervenus et réalisés avec la contribution des autres branches de l’IAI dans les autres pays et des universités du Luxembourg d’une part, ainsi que le Centre d’Informatique et de Calcul (CIC) de l’Université de Lomé de l’autre.
C’est une expérience concrète de co-construction des curricula avec d’autres universités en vue d’adapter les formations et les diplômes qui seront décernés à la fin de la formation en adéquation avec les exigences concrètes du marché de l’emploi. Ceci permet d’identifier les problèmes en matière de demande d’emploi et tenir compte des besoins des opérateurs économiques pour bâtir les compétences.
Pour finir les interventions et déboucher sur les échanges, M. Jean-Marie Noagbodji, P-DG de CAFE Informatique et Télécommunications S.A., est revenu sur les attentes des chefs d’entreprise de la part des demandeurs d’emploi.
Les demandeurs d’emploi ne doivent pas être des tueurs d’entreprises, mais des entrepreneurs, a-t-il martelé. Les expériences faites avec l’ANPE montrent les difficultés de collaboration entre les demandeurs d’emploi et les chefs d’entreprise en vue de compléter les curricula de formation.
Un accent est mis sur les programmes qui aboutissent à l’emploi. Les stages en particulier doivent être une occasion pour les étudiants de compléter les compétences acquises au sein des universités. Les étudiants doivent donc afficher une volonté de se performer et d’être constamment les meilleurs pour intégrer le monde de l’emploi. Les chantiers sont grands au Togo par exemple, mais seuls les meilleurs seront admis.
Le chef d’entreprise conclut en donnant ce conseil aux jeunes : ‘’Les demandeurs d’emplois togolais doivent avoir à l’esprit qu’ils ne sont plus en concurrence avec leurs camarades togolais sur le marché de l’emploi, mais plutôt avec tous les demandeurs d’emploi du monde. ’’
Les inquiétudes des différents participants ont permis d’éclairer la lanterne des participants sur les divers aspects débattus au cours des interventions. Ils ont davantage planché sur les aspirations les compétences recherchées par les entreprises.
Les bourses d’études font partie des inquiétudes des étudiants. Les mécanismes du programme de bourses Erasmus Plus de l’Union européenne ont été exposés par M. Maurice Dévatchagnin de l’Ambassade de l’UE au Togo, avec les possibilités offertes par ledit programme.
Des conseils ont été donnés afin de mener à bien les stages dans les entreprises.
Conclusion
Le Prof. Gumedzoe a clôturé les débats et donné rendez-vous aux participants sur le jeudi, troisième et dernier jour, pour la suite des activités du forum.
Retrouvez-nous demain sur le www.l-frii.com pour le bouquet final.
Accédez au troisième et dernier jour : le 7 avril 2016