Le franc CFA est lié à l’euro et imprimé en France, avec une politique monétaire contrôlée par l’ancienne puissance coloniale. Il est utilisé dans 14 pays d’Afrique par près de 150 millions de personnes au quotidien.
En 1994, la Banque mondiale a dévalué le franc CFA par rapport au franc français de 1:50 à 1 :100. Les Africains de l’Ouest ont alors réalisé que la valeur de leurs économies avait été réduite de moitié. Aujourd’hui, beaucoup d’Africains estiment que le franc CFA est une monnaie inconfortable. Il serait souhaitable que le bitcoin (BTC) le remplace.
Une monnaie déresponsabilisant qui doit être changée
Gloire qui est le fondateur de Kiveclair, un projet de réfugiés inspiré de Bitcoin Beach au Congo, a déclaré que le CFA « rendait des pays entiers dépendants ». Il a ajouté que « ce sont généralement les plus pauvres qui souffrent ».
« L’exemple le plus frappant est celui de 1994, lorsque la France et quelques privilégiés ont décidé de dévaluer le franc CFA. Rien ne garantit qu’une telle chose ne se reproduira pas, d’autant plus que l’économie mondiale est menacée », a-t-il souligné.
Mama Bitcoin, le premier détaillant à accepter les cryptomonnaies au Sénégal, a indiqué que le CFA est « déresponsabilisant ». Elle a suggéré que le bitcoin constitue une porte de sortie.
« Notre argent appartient à la France, le CFA est fabriqué en France et est, faute de mieux, une monnaie coloniale. Le bitcoin, en revanche, appartient à tout le monde », a-t-elle déclaré.
Dans le même temps, au Sénégal, Mouhammad Dieng, cofondateur de SenBlock, une ONG pour la promotion et l’adoption des cryptomonnaies, a révélé qu’il n’aime pas « le CFA, car sa politique monétaire ne nous permet pas de nous développer. Le bitcoin est une alternative moins risquée pour faire la transition vers une monnaie numérique africaine. ».
L’éducation, un obstacle à surmonter pour l’adoption des cryptomonnaies en Afrique de l’Ouest
Nourou, fondateur de Bitcoin Sénégal qui vise à faciliter l’adoption du bitcoin (BTC) dans son pays d’origine, a été interviewé sur le sujet. Il a déclaré que « l’éducation reste l’obstacle le plus important à surmonter » pour que les cryptomonnaies soient entièrement adoptées en Afrique de l’Ouest.
Il a remarqué qu’avec un taux d’alphabétisation de seulement 50 % dans son pays natal, il ne peut parler de bitcoin qu’avec des propriétaires d’entreprises, des entrepreneurs et des membres éduqués de la communauté. « La plupart des gens en Afrique de l’Ouest ont au moins entendu parler du bitcoin. Il s’agit d’atteindre les bonnes personnes et de les sensibiliser », a-t-il ajouté.
Nourou estime qu’il est « absolument nécessaire d’éduquer les gens sur l’argent ». De même, Gloire a souligné que les gens doivent « comprendre qu’il est possible de décider de son destin sans demander la permission ». Il ajoute que « le plus grand défi est d’apprendre aux jeunes qu’un simple téléphone et une connexion Internet sont des armes efficaces pour se protéger du CFA en adoptant le bitcoin ».
Pour beaucoup d’Africains, surtout les entrepreneurs, le franc CFA est une monnaie inconfortable, d’autant plus qu’ils n’ont aucun contrôle sur celui-ci. La solution pour remédier à ce problème serait d’adopter les cryptomonnaies, notamment le bitcoin (BTC).
Avec cointribune