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France : 6 choses à savoir sur le nouveau ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye

Crédit Photo : Le Point

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C’est un peu “la surprise du chef”. L’historien Pap Ndiaye a été nommé ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse par la Première ministre Élisabeth Borne ce vendredi 20 mai 2022. Plusieurs personnalités étaient pressenties pour occuper ce poste, à commencer par les ministres du premier quinquennat Macron Gabriel Attal et Julien Denormandie. C’est finalement ce professeur des universités de 56 ans qui succède à Jean-Michel Blanquer.

Pap Ndiaye, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris, est spécialiste de la question noire et des pratiques de discrimination raciale en France et aux États-Unis. Son profil est très différent de celui de son prédécesseur, dont le bilan est plus que contrasté.

Il est le frère de la Prix Goncourt Marie Ndiaye

Né le 25 octobre 1965 à Antony de père sénégalais et de mère française, Pap Ndiaye est le frère de la Prix Goncourt Marie Ndiaye (“Trois femmes puissantes”, en 2009). “J’en étais émue aux larmes et je le suis encore un peu parce que c’est mon frère et qu’il soit ministre, et particulièrement de ce ministère, ça me touche au-delà de ce que je peux exprimer”, a-t-elle confié à France Inter juste après l’annonce du nouveau gouvernement. “Je pense à notre mère qui nous a élevés seule dans les années 1970. Ce n’était pas évident à l’époque d’être la mère de deux enfants métis sans père mais elle nous a élevés dans l’amour des livres et, comme professeur, elle a toujours accordé la plus grande attention à nos résultats scolaires. Je pense que Pap, professionnellement, et moi, artistiquement, nous lui sommes très redevables.”

Il a enseigné en France et aux États-Unis

Élève brillant, il est passé par les lycées Lakanal et Henri IV, puis l’École normale supérieure de Saint-Cloud. Il est agrégé d’histoire, titulaire d’un doctorat de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et diplômé de l’université de Virginie. Outre Sciences Po Paris, il a enseigné aux États-Unis et à l’EHESS au sein du Centre d’études nord-américaines.

Il a appelé à voter pour François Hollande en 2012

En 2012, Pap Ndiaye a appelé à voter pour François Hollande dans une tribune publiée dans L’Obs. Les signataires estimaient que le candidat socialiste était le plus à même de faire en sorte “que les êtres humains soient enfin respectés, que la jeunesse soit la première des priorités, que la vieillesse soit protégée, que l’on en finisse avec la tyrannie de l’argent dans une société gangrenée par la pauvreté et la stigmatisation quasi officielle des étrangers et des immigrés”.

Il a été nommé directeur du Musée national français de l’histoire de l’immigration

Pap Ndiaye a pris la tête du Musée national français de l’histoire de l’immigration, au Palais de la Porte Dorée à Paris début 2021. “C’est un lieu qui est à la fois un lieu de connaissance, et de réflexion sereine sur des questions qui, dans l’actualité brulante, sont souvent considérées de façon polémique et de façon un peu rapide”, avait-il confié à France Inter au moment de sa nomination. Auparavant, il avait travaillé pour le musée d’Orsay à l’occasion de l’exposition “Le modèle noir” et il avait remis un rapport sur la diversité à l’Opéra de Paris.

Il a été décoré de la Légion d’honneur en janvier

Pap Ndiaye a été fait chevalier de la Légion d’honneur en janvier dernier. Il fait partie de la même promotion que l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn et le Professeur Jean-François Delfraissy.

Il travaille sur l’histoire des minorités

Les recherches de Pap Ndiaye “portent sur l’histoire sociale des États-Unis, en particulier les minorités”, écrit le Palais de la Porte Dorée sur son site Internet. L’historien s’intéresse également aux situations minoritaires en France et “travaille actuellement à une histoire mondiale des droits civiques au 20e siècle, en envisageant cette question dans une perspective transnationale.”

Pap Ndiaye a participé au livre “Le Racisme en images : déconstruire ensemble” (éditions de La Martinière) de l’historien Pascal Blanchard. Avec l’ancien footballeur Lilian Thuram, les écrivains Leïla Slimani, Alain Mabanckou et Didier Daeninckx ou encore l’académicien Pascal Ory, il commentait les images du livre, caricatures insultantes d’Africains, images de zoos humains, de la ségrégation ou de l’apartheid, affiches antisémites virulentes, photos de mouvements d’extrême droite, etc.

En 2004, il co-fonde le Capdiv (Cercle d’Action pour la Promotion de la diversité) puis intègre le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran). En 2020, il estimait sur France Inter qu’il y a en France “une attitude de déni sur les violences policières”.

Avec FrannceInter